W.B. Yeats
Le
vent dans les roseaux
1899
(Extraits)
XI. Le violoneux de Dooney
Quand mon violon sonne à Dooney,
Le peuple danse comme l’onde ;
Mon cousin prêche à Kilvarnet,
Mon frère en Irlande profonde.
J’ai dépassé frère et cousin :
Eux lisent leurs livres dévots ;
Et moi mon livre de refrains
Acquis aux puces de Sligo.
Quand nous viendrons devant saint Pierre,
En grande pompe, au jour dernier,
Il bénira les trois compères,
Mais m’accueillera le premier ;
Car c’est aux bons qu’est le bonheur,
À moins de quelque male chance,
Et les bienheureux, dans leur cœur,
Aiment le violon et la danse :
Et en me voyant arriver,
Ainsi s’écriera tout le monde :
« V’là le violoneux de Dooney ! »
Et tous danseront comme l’onde.
W.
B.
Yeats, The Wind among the Reeds
(1899).
Poèmes traduits de l'anglais par Sébastien Cagnoli (2004).
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