Les Komis et le pays komi dans la littérature en langue française


En 1880 paraît à Paris le volume V de la Nouvelle géographie universelle d'Élisée Reclus (Hachette), consacré à "L’Europe scandinave et russe". Puisant dans les ouvrages russes contemporains, Reclus y décrit notamment toute la Russie d'Europe, qui recouvre alors "plus de la moitié du continent", y compris Finlande, Pologne, Biélorussie et Ukraine. Les bassins de la Vytchegda, du Mezen et de la Petchora y sont soigneusement décrits, ainsi que leurs habitants, notamment les Komis (sous le nom de « Zîŕanes »). 

En 1890, l'explorateur français Charles Rabot entreprend une excursion dans l'Oural. Partant de Nijni Novgorod, il remonte la Kama, descend la haute Petchora, franchit l’Oural par le passage du Chtchougor et remonte l’Ob jusqu'au chemin de fer de Sibérie. En chemin, il s’intéresse particulièrement aux peuples de la Volga (Tatars, Maris, Permiaks), aux Komis et aux Ougriens. La relation de son voyage paraît bientôt sous le titre "Exploration dans la Russie boréale (La Petchora – L’Oural – La Sibérie)" dans le volume LXIV de la série Le tour du monde (Paris, Hachette, 2e semestre 1892), illustrée de nombreuses gravures exécutées d’après des photographies prises par l’auteur.

En 1900, à l'occasion de l'Exposition universelle, une monographie paraît à Paris sous le titre La vie, les mœurs et l’État économique du peuple zyriane du Nord-Est de la Russie, avec l’exposé de son culte païen et de sa conversion au christianisme (Paris, Paul Lemaire). L'auteur en est un certain Révérend Père Alexandre Krassoff. Il s'agit de la traduction (anonyme) d'un ouvrage paru en russe, à Saint-Pétersbourg, en 1896, à l'occasion du 500e anniversaire de la mort du missionnaire saint Étienne de Permie, chistianisateur des Zyriènes. Cet ouvrage très officiel est accompagné "des Lettres de remerciements de Sa Majesté l’Empereur Nicolas II ; de M. Félix Faure, Président de la République française et de S. M. la Reine Victoria d’Angleterre", "approuvé par le Comité de l’instruction du Saint-Synode de toutes les Russies et recommandé par le Comité Scientifique du Ministère de l’Instruction publique russe". Cet ouvrage est donc la première monographie parue en France sur les Komis.
L'auteur s'y donne pour but « de décrire l’ancienne existence de la région septentrionale et l’histoire de sa conversion au christianisme. » Il parle des Zyriènes (du passé et du présent), mais seulement en s’appuyant sur ce qu’il a lu : il n’est jamais allé en pays komi. Il conclut ainsi son dernier chapitre : « Les Zyrianes sont tous chrétiens actuellement. Ils se distinguent par une grande honnêteté et une généreuse hospitalité, comme l’attestent plusieurs personnes qui ont voyagé dans ce pays. »

Lors de cette exposition universelle de 1900, une médaille est frappée en l'honneur de la "Compagnie de l'élevage de rennes d'Arkhangel" (c'est-à-dire de la région d'Ijma, alors rattachée au gouvernement d'Arkhangelsk). Cette médaille se trouve aujourd'hui au musée du village d'Ijma.

Au cours du XXe siècle, on entend peu parler des Komis en France. Seule la littérature scientifique s'y intéresse de temps en temps d'un point de vue essentiellement linguistique. Quelques poèmes populaires komis figurent dans l'anthologie ouralienne Le pouvoir du chant, présentés par Georges-Emmanuel Clancier et traduits en français par Jean-Luc Moreau (Budapest, 1980).

Après la dissolution de l'Union soviétique, deux enseignants de l’université de Toulouse-Le-Mirail (Natacha Laurent et Pierre Levier) effectuent un voyage à Oukhta en mai 1992. Ils rendent compte de leur séjour en République komie dans le magazine La nouvelle alternative (n° 28, décembre 1992). Leur article s'intitule « Aux confins de l’Europe, le pays des Komis », mais les Komis n'y sont guère mentionnés, Oukhta étant fondamentalement une ville russe.

En 2003, publication bilingue de poèmes d'Ivan Kouratov et de Guennadi Iouchkov (« La langue komi »), traduits et présentés par Yves Avril, dans la revue Le Porche (n° 13, septembre 2003).

En 2006, Yves Avril est sollicité par Michel Malherbe pour concevoir un Parlons komi pour la collection "Parlons..." de L'Harmattan.

En 2007, Sébastien Cagnoli... ?

En xxx paraît dans le Figaro un reportage d'origine suspecte (signé xxx) qui parle de façon extrêmement confuse des éleveurs de rennes komis. Ce dossier ressemble étrangement à un reportage paru auparavant dans National Geographic, où les reporters (les nommer) expliquaient qu'ils avait atteri dans la toundra de l'okroug autonome nénètse en espérant y rencontrer des Nénètses, et qu'ils avaient eu le surprise d'y rencontrer des éleveurs de rennes komis (originaires de la région d'Ijma), ce qui leur avait donné un sujet de reportage original.La version du Figaro // nouvel article (début 2011 ?), plus prudent, plus cohérent, (toujours sur les Komis éleveurs de rennes ? cette fois sur les Nénètses ?).

En 2009, Marc Levy publie chez Robert Laffont un roman intitulé La première nuit (qui fait suite au Premier jour, également de 2009). Au milieu de leurs pérégrinations autour du monde, les personnages de ce récit d'aventures parcourent plusieurs sites de Russie, notamment le Man-Poupou-Nior, dans l'Oural komi.

En novembre 2009, l'Adéfo (association française de finno-ougristes) organise des "Journées komies" à Paris. Eva Toulouze et Sébastien Cagnoli. Cette manifestation est suivie par la publication d'un ouvrage intitulé Les Komis - Questions de langue et de culture (Paris, L'Harmattan).

En 2010, parution de Kört Aïka et autres légendes komies (Paris, Adéfo), recueil bilingue de poèmes mythologiques de Mikhaïl Lebedev et Vassili Lytkine.

En 2011, parution de Ńobdinsa Vittor et Francis Gag - Le théâtre au service de la langue, de Sébastien Cagnoli (Nice, Serre).



© 2011, S. Cagnoli
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