Ida Rubinstein
Née entre 1883 et 1888
à Kharkov, en Ukraine.
à Saint-Pétersbourg
Elle commence sa
carrière dans le
théâtre à Saint-Pétersbourg.
En 1904, à
Saint-Pétersbourg,
elle monte Antigone de Sophocle,
où
elle joue le rôle titre et dont elle commande les décors
à Léon Bakst => création le 16 avril 1904.
À partir de
là, elle va passer
sans cesse des commandes à de grands artistes, pour se produire
d’abord comme
commédienne, et bientôt comme danseuse.
Elle demande à
Michel Fokine de
l’initier à la danse classique, puis elle lui commande une
chorégraphie pour la
« danse des sept voiles »
de Salomé dans
la pièce d’Oscar Wilde
(créée à Saint-Pétersbourg en novembre
1908).
aux Ballets russes (1909-1911)
Ida Rubinstein arrive à Paris
avec les Ballets russes de
Diaghilev, dont Michel Fokine est le chorégraphe.
19
mai 1909 : 4ème
Saison
russe à Paris (Châtelet).
Cléopâtre,
musique d’Anton Arenski (mort en 1906) (complétée par des
extraits de divers
grands compositeurs russes), chorégraphie de Michel Fokine,
décors et and costumes de
Léon Bakst. Avec Ida Rubinstein (Cléopâtre),
Michel Fokine (Amoûn), Vatslav
Nijinski (un esclave) ; orchestre
dirigé par Nicolas Tchérepnine.
juin
1910 : 5ème Saison russe à
Paris (théâtre de l’Opéra).
Shéhérazade,
musique adaptée du poème symphonique de Nicolas
Rimsky-Korsakov, chorégraphie de Michel Fokine, scénario
de Michel Fokine et
Léon Bakst (d’après la
première histoire des Mille et une nuits),
décors et costumes de Léon Bakst ; avec Ida
Rubinstein (la sultane Zobéide), Vatslav
Nijinski (le nègre favori) ; orchestre dirigé par Nicolas
Tchérepnine.
Après ce spectacle, Ida Rubinstein
quitte les
Ballets russes en 1911 et se lance dans ses propres productions, pour
le
meilleur et pour le pire…
les premières productions d'Ida
Rubinstein à Paris (1911-1918)
Elle dépense
sans compter la
fortune de son amant, qui n’est autre que le brasseur Bryan Walter
Guinness,
pour
commander sans cesse des œuvres où elle apparaît comme
danseuse, mime, ou
actrice… pour le meilleur et pour le pire…
C’est une mauvaise
danseuse et
une piètre récitante (avec un fort accent russe),
pourtant elle est bien décidée
à danser et à réciter…
En mars 1910,
d’Annunzio arrive à Paris, où il se lie d'amitié
avec Robert de
Montesquiou. D’Annunzio a
assisté à une
représentation de Schéhérazade et
il
est tombé aussitôt sous le charme de la danseuse. Il est
bouleversé !
Que faire ?! Réponse de Montesquiou : écrire
une tragédie sur mesures
pour mettre en valeur tout son talent !
Ida Rubinstein
quitte
les Ballets russes et travaille pour son propre compte sur le projet de
d’Annunzio.
Ida
Rubinstein s'installe à Paris et s'assure la
collaboration
de Fokine (qui travaille toujours
pour Diaghilev, en même temps).
D'Annunzio
compose le texte du Martyre de saint
Sébastien (de septembre 1910 au 2 février 1911).
Pour la musique, on
pense à
Florent Schmitt, à Roger-Ducasse… Finalement, Montesquiou
demande à Debussy de
s’en charger.
Création au Châtelet le 22 mai 1911, dans des
décors de Bakst et une chorégraphie de Fokine !
(Diaghilev a autorisé Fokine à travailler
exceptionnellement pour Ida
Rubinstein...) Ida Rubinstein joue le rôle de Sébastien.
Mise en scène
d’Armand Bour.
Après cette
grande création, elle
va suivre des cours avec Sarah Bernhardt.
En mai 1912,
création au Châtelet de Hélène de
Sparte, tragédie en quatre actes d'Emile Verhaeren,
musique de scène de Déodat de Séverac, décor et
costumes de Léon Bakst.
Pendant
la guerre, Ida Rubinstein se consacre à
des
œuvres de charité au profit des blessés.
Ida Rubinstein à l'Opéra
de Paris
1918-1928
A partir de 1918, la
paix revenue, Ida Rubinstein
louera
chaque année, pour quelques jours et à ses frais,
l'Opéra de Paris, où elle
présentera librement ses spectacles.
En 1919, Ida Rubinstein commande à Florent Schmitt une musique
de scène pour Antoine et
Cléopâtre de Shakespeare.
Création à Opéra de
Paris le 14 juin 1920, dans une version française d'André
Gide, avec Ida Rubinstein dans le rôle de Cléopâtre.
En 1925, Arthur Honegger compose la musique de scène de L'Impératrice
aux rochers de Saint-Georges de Bouhélier.
En 1926, Arthur Honegger compose la musique de scène de Phaedre de
d'Annunzio.
chorégraphies de Nijinska
(1928-1929)
Pendant cette période, Ida
Rubinstein confie à Alexandre Benois la conception des
décors et des costumes.
En 1928 : Les
Noces
d'Amour et de Psyché, ballet sur une musique de JS Bach
orchestrée par Honegger.
En 1928 : La
bien-aimée, ballet sur des musiques de Schubert et de
Liszt arrangées par Darius Milhaud ; livret de Benois.
Création le 22 novembre 1928 à l'Opéra de Paris,
avec Ida Rubinstein et Anatole Vilzak.
Ida Rubinstein commande à Maurice Ravel son Boléro.
Ils demandent à Ansermet de diriger la
création, mais les syndicats de l’Opéra s’y opposent,
parce qu’Ansermet vient de fonder en 1928 un orchestre concurrent :
l’Orchestre Symphonique de Paris.
=> création le 22
novembre 1928. Les décors hispanisants de Benois sont
inspirés de Goya ; orchestre de l'Opéra dirigé par
Walter Straram.
1928 : Ida Rubinstein commande et interprète Le baiser de la
fée, sur une musique de Stravinsky d’après
Tchaikovski.
C’est une adaptation du conte d’Andersen La fille des glaces.
Ravel avait achevé la partition de La Valse dès
1920 (création le 12 décembre 1920 par l'orchestre
Lamoureux), avec l'espoir que Diaghilev en ferait un ballet.
Après le refus de Diaghilev, c'est Ida Rubinstein qui produira
le ballet => création le 23 mai 1929 à l'Opéra
de Paris, avec des décors de Benois (qui représentent une
salle de bal drapée de bleu-nuit...) ; orchestre dirigé
par Gustave Cloez.
La princesse cygne,
musique extraite du Tsar Saltan
de Rimski-Korsakov, d'après un poème de Pouchkine ?
Après son expérience chez Ida Rubinstein, Nijinska
va fonder sa propre compagnie en 1929.
chorégraphies de Massine
(1929-1931)
C'est Massine qui succède
à Nijinska chez Ida Rubinstein. Benois est toujours
chargé des décors.
En 1928, Henri Sauguet compose la musique du ballet David.
En 1928, Georges Auric compose la musique du ballet Les enchantements
de la fée Alcine.
En 1931, Honegger compose la musique du mélodrame Amphion, sur un
livret de Paul Valéry.
Création le 23 juin 1931.
Après son expérience chez Ida Rubinstein, Massine
se retire en 1931 (il rejoindra les Ballets russes de René Blum
en
1932).
chorégraphies de Fokine (1934)
En 1934, Ida Rubinstein collabore
avec Michel Fokine. Benois est toujours
chargé des décors.
30 avril 1934 : Diane
de Poitiers, sur une musique de Jacques Ibert
11 mai 1934 : Sémiramis,
sur une musique de Honegger, livret de Paul Valéry.
après Fokine
André Gide a
développé un livret sur le
thème de Perséphone.
En 1932, Ida Rubinstein s’y intéresse et veut le monter.
C’est
Stravinski qui va se charger de composer la musique, dans une
collaboration tumultueuse avec l'auteur...
30 avril 1934 : création de Perséphone
à l'Opéra de Paris, avec une chorégraphie de Kurt
Jooss et des décors d'André Barsacq.
En 1935, Darius Milhaud achève la partition de l'oratorio
dramatique La
Sagesse ou La parabole du festin, sur un livret de Paul Claudel.
Ida Rubinstein revient au théâtre pour la dernière
fois dans Jeanne
au bûcher, sur le thème du procès de
Jeanne d'Arc, qu'elle a commandé à Paul Claudel et Arthur
Honegger.
Création en 1938 à Bâle (puis en
1939 à Orléans).
En 1953, Ida Rubinstein
s'installe à Vence, dans sa ville "Les Olivades". Elle y meurt
en 1960.
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