Le Prix de l'Œuvre dramatique est
décerné à Sébastien CAGNOLI pour la pièce Kaneru
En fait, chaque personnage se dédouble en d'autres
personnes du même sexe : le supposé suicidé lui-même, la
pharmacienne. L’interversion devient plus troublante
encore à la fin de la pièce, la femme en particulier
parlant au masculin. Une scène de torture, ou du moins de violence, tend
à suggérer que le suicide est interdit. Et divers épisodes
nous rappellent que l'originalité, la fantaisie, ne sont
pas tellement acceptées par la Société. Or le Monsieur en
question finit généralement de s'habiller dans
l'ascenseur, suspect ! Le relais est pris par la Femme,
qui, finalement, révèle son désir d'avoir des ailes, de
vraies ailes, pour voler, et non pour rester à terre comme
l'autruche ! Si on ajoute que l'omniprésence de la Télévision et
de la publicité ancrent la pièce dans une époque
d’étouffement, on conçoit que Kaneru constitue
aussi une réflexion sur la liberté de parole et d'action.
Gaston
Marty in revue Souffles, Nouveaux Cahiers Méditerranéens, 3e trimestre 2002, no 198, pp. 14-15. |