Un autre Niçois en exil arrive en Uruguay en 1841 : Giuseppe
Garibaldi. Condamné
à mort en 1834 comme traître et déserteur pour avoir
ourdi un attentat
avorté contre la monarchie pendant son service
militaire dans la marine sarde, il a erré
quelques années en Méditerranée avant d'embarquer à Marseille, sous une fausse identité, à
destination de Rio de
Janeiro. En 1839, dans le sud du Brésil, il a rencontré
Anita. Ils se
marient en 1842.
Le 10 avril 1843, pour s'engager aux côtés des insurgés, Garibaldi forme la Legione italiana avec les immigrés italiens de Montevideo (500-700 hommes) : c'est la naissance des camicie rosse. La légion de Garibaldi se distingue notamment dans la bataille de San Antonio (8 février 1846), qui marque un pas décisif vers la victoire des Colorados. Uniformes et drapeau de la légion italienne. - Bataille de San Antonio. En 1848, séduit par les réformes démocratiques finalement entreprises par Charles-Albert et encouragé par l'amnistie accordée aux exilés politiques, Garibaldi embarque pour les États-Sardes en compagnie de 62 légionnaires (Anita et les enfants le devancent). Anita Garibaldi (née Ana Ribeiro) dans les années 1840. - Garibaldi regagne l'Europe en 1848 à bord de la Speranza. |
À un moment
donné, Clémentine est arrivée
en Europe et s'est établie à Nice. Peut-être son grand frère Michel est-il arrivé avec elle. Clémentine est muette (de naissance ? ou traumatisée par son enfance sous le Grand Siège de Montevideo ?). En 1872, la population de Nice est recensée : couturière âgée de 34 ans, elle réside au 2 rue Sainte-Rosalie [aujourd'hui un tronçon de la rue Benoît-Bunico], chez la famille Sachieri. |
Affaire
Cagnoli-Esteves
en 1877, soumise au tribunal de commerce de Montevideo : Juzgada de Comercio Montevideo, Agosto 27 de 1877 Tengo el honor de acusar recibo á V. E. del oficio que me ha dirijido, adjuntando áeste Juzgado, cópia y traduccion de las notas cambiadas con la Legacion de Francia, con motivo del incidente ocurrido con el Capitan (...) Francisco Esteves (...) (TRADUCCIÓN)
Legación de Francia en Montevideo. Montevideo, Julio 24 de 1877. Sr. Ministro: Tengo el honor de enviar á V. E. rogándole me lo devuelva, el expediente adjunto, que me dirije un francés Sr. Cagnoli Benoít. Ese expediente se compone: l.° de la reclamacion del querellante a esta Legacion; 2.° del escrito presentado por el mismo al Señor Juez del Crimen de la la Seccion: 3.° de la resolucion negativa de ese Juez; 4.° de una cópia auténtica de un titulo de depósito firmado por el Sr. Esteves á favor del Sr. Cagnoli, base de la accion (...) Resulta, en efecto, de una nota tomada en la oficina de Trasferencias, que esas ventas fueron hechas el 6 de Agosto y 4 de Setiembre de 1869, por 16,900 $ de Deuda Franco-Inglesa y el 11 y 14 de Setiembre del mismo año, por 12,500 $ de Deuta Interna. Como consecuencia de este abuso de confianza Cagnoli está en la mas espantosa miseria, sin que le sea posible obtener del Juez del Crimen satisfaccion contra el Sr. Esteves. Invoco en favor de este desgraciado padre de familia, todo lo que la alta posicion de V. E. le permita hacer en obsequio de la justicia y de la humanidad. Acepte, Sr. Ministro, la nueva seguridad de mi alta consideracion. Julio Doazan. A.S.E. el Sr. Dr. D. Ambrosio Velazco, Ministro de Relaciones Exteriores. Montevideo. Legacion de Francia en la República Oriental del Urugnay. |
À Nice, Clémentine la muette meurt le 1er mars 1879, au 4 rue Centrale, célibataire et sans profession, isolée, à l'âge de 37 ans. |
Michel s'est établi à
Nice.
Était-il déjà là avec sa soeur dans les années 1870 ?
Peut-être est-ce lui qui figure brièvement au 34 rue Gioffredo dans l'annuaire de 1885. |
Michel, employé de commerce, meurt célibataire à l'âge de 65 ans, le 5 avril 1902, à l'hôpital civil de Nice. |