Un joli document administratif de 1847 relatif au
projet de déplacement du cimetière paroissial fournit de
précieuses informations sur les propriétés Falicon à cette
époque :
à gauche, la maison de Domenico ; à côté, celle de
Gaetano, le père de Maria, avec son moulin à huile.
Autour, ce sont les
terres des Gastaud (et l'église et son cimetière vétuste, et la
batterie).
Le 23 août 1870,
Pompée épouse une Françoise Antoinette Falicon née en
1843, d'une branche Falicon trop éloignée pour pourvoir être
rattachée à la nôtre (ils auront des enfants, mais le nom de
famille se perd).
Le boulanger Anselme Gilli meurt français, le 21 janvier 1876.
En 1878, Anne Marie, illettrée, maintient toujours le
commerce. Elle est sans doute assistée par ses fils Pompée et
Gaëtan, qui vont perpétuer l'activité familiale.
Le cadet, Gaëtan, se marie le 16 février avec la jeune couturière
Joséphine Bermond, née à Nice le 23 juin 1849.
À la fin du XIXe siècle, les Falicon et les Gilli doivent quitter
Sainte-Hélène pour céder la place à l'urbanisation.
En 1880, Gaëtan est boulanger au 5 rue Garnieri
(aujourd'hui de l'Hôtel des Postes), à l'emplacement de l'actuel
centre des impôts.
Claude Gilli, fils de Gaëtan et Joséphine, naît le 21 mai.
La mère de Gaëtan, Marie Falicon, meurt le 17 mars 1882 à
Sainte-Hélène (maison Barralis).
Né le 1er août 1864 à
Rochefort (Charente-Maritime), Jean-Gaston Bourgeat
est propriétaire d'une villa dans la rue du Grand-Pin (sur
la droite, juste avant le chemin de la Pinède, l'une de deux
villas démolies depuis pour construire la "Résidence du
Grand Pin"). Il publiera des ouvrages occultes, notamment Magie en 1895 et Le Tarot en 1923, ainsi que des nouvelles comme "Le Squelette" in La Vie Mystérieuse n° 12, 1909, et "L'Obus vengeur" in La Vie Mystérieuse n° 49, 1911). |
En 1900,
le jeune Claude est enseignant à Glasgow (Écosse). Comme il a tout juste 20 ans, il est appelé par l'armée française au titre de la classe 1900. Sous le matricule 2061, il est incorporé le 16 novembre 1901. Apparemment, ça le gonfle, alors il s'en va et continue sa vie en Grande-Bretagne. Manquant aux appels du 18 juin 1902, il est déclaré déserteur le 3 juillet. Mais la Grande Guerre éclate en 1914. Le 2 mars 1916, Claude est arrêté et déporté par les autorités britanniques. |
Claude est ramené et incorporé dans l'armée française le 18 mars
1916.
Mais dès le 19 mars 1917, il est réformé pour bronchite chronique,
emphysème généralisé, amaigrissement.
Renvoyé dans ses foyers, il se retire à Montpellier, Villa
Eugénie. En juillet, il est maintenu réformé pour le même motif.
Entre-temps, la cousine germaine Honorine, dernière fille
de Pompée, est morte veuve le 27 décembre 1916.
Le père de Claude, Gaëtan, meurt en 1917.
L'oncle Pompée meurt en 1928.
Il est inhumé au cimetière de Caucade, comme le rappelle
une plaque apposée sur la concession acquise par
Jean-Gaston Bourgeat en l'honneur de sa première femme,
décédée en 1893.
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En 1932, Claude est propriétaire au 6 avenue Frémont, sur
les terres historiques des Falicon (héritage ?).
Âgé de 52 ans, il se marie à Nice le 17 novembre :
Claude épouse une certaine Renée
Henriette Cassegrain. Elle a 16 ans de moins que lui. Elle est née au Caire le 1er octobre 1896. De citoyenneté française, elle est la fille d'Henri Cassegrain et d'Olga Moschoudi. En 1932, elle est domiciliée depuis peu au 45 rue Rossini. Les deux mères veuves sont présentes au mariage, toutes deux domiciliées à Nice. Le premier témoin est Jean-Gaston Bourgeat, l'ami de la famille qui a épousé la cousine Antoinette. Le second témoin est Roger Barnoin, libraire au 5 rue Honoré-Sauvan (actuelle rue Masséna) : "Maison Donadei", "frères Barnoin, librairies-papeteries", notamment éditeurs de l'Armanac Niçart. |
Dans l'annuaire de 1936, Claude Gilli est prof d'anglais
et de lettres, il réside avec Henriette au 15 rue d'Italie.
Construit entre 1929 et 1930, l'immeuble du
15 rue d'Italie est l’œuvre des architectes niçois Aaron et
Gaston Messiah, pour le compte d'un certain Eugène Amoretti.
Dans l'immeuble réside notamment un certain Paul Dussour (né au Blanc, Indre, le 17 novembre 1900), représentant de commerce, avec sa femme Marcelle (née Boyer le 5 octobre 1897 à Paris 14e, mariée à Lyon 6e le 15 avril 1933, couturière) et un fils de celle-ci, Raymond Tisserand (né à Paris, issu d'un premier mariage). Henriette et Claude, sur leur balcon sur cour, en septembre 1936. En 1943, les Klarsfeld (Juifs de Bucarest) se
réfugient à Nice sous l'occupation italienne et résident
dans ce bâtiment. De même, le voisin Paul Dussour est arrêté le 19 avril
1944 et déporté à Dachau-Vaihingen (où il meurt le
27 novembre 1944). |
Lorsque sa deuxième épouse Antoinette meurt en 1943, Bourgeat
quitte vraisemblablement Nice. Il mourra le 8 janvier 1954 à
St-Girons (Ariège), et ne sera pas inhumé dans sa concession du
cimetière de Caucade.
Au cimetière de Caucade, deux sépultures
commémorent cette famille.
Dans le carré 6, au-dessus de la chapelle, on trouve la première femme de JG Bourgeat, morte en 1893 ; Pompée Gilli 1844-1928 ; la cousine Antoinette Therese Gilli, 1875-1943, fille de Pompée, 2e épouse de JG Bourgeat ; la cousine Honorine Gilli (veuve Henri Don), 1883-1916, fille cadette de Pompée. JG Bourgeat n’y est pas : il a sans doute quitté Nice après le décès de sa 2e femme, il est probablement enterré en Ariège. Dans le carré 2, tout près des cousins Cagnoli : Gaëtan Gilli 1848-1917 ; sa femme Joséphine Gilli née Bermond, 1849-1935 ; la belle-mère Olga Cassegrain née Moschoudi, 1870-1950 ; Claude Gilli, 1880-1970 ; Henriette Gilli née Cassegrain, 1896-1976, épouse de Claude. |