Falicon,
Nice
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Juillet 1524 : bataille navale dans la baie des AngesEn Europe, le XVIe siècle n'est autre qu'une série de conflits entre le Royaume de France et le Saint-Empire. François Ier a pris le Milanais en 1515 (Marignan), mais il en est expulsé par les troupes impériales dès avril 1524 (6e guerre d'Italie, 1521-1525). Les Français battent alors en retraite, et l'armée de Charles V est bien résolue à les pourchasser jusqu'en Provence. Fin juin, les belligérants arrivent sur le littoral niçois : les Français s'abritent dans la rade de Villefranche (le duc Charles II de Savoie étant alors "neutre"), tandis que les troupes impériales mouillent à Monaco.Le 7 juillet, les Espagnols sortent 18 galères de Monaco pour débarquer leurs troupes à Nice (flotte de l'amiral Hugues de Moncade, soutenue à terre par l'infanterie de Charles III de Bourbon). Mais 15 galères françaises interviennent et se mettent à les bombarder (avec l'aide d'Andrea Doria). Les Espagnols reprennent le large, sauf 3 navires, qui n'arrivent pas à suivre et tentent tout de même de viser la plage de Carras. Il s'ensuit une bataille navale au cours de laquelle les galères impériales sont attaquées, bombardées, capturées, libérées, incendiées... avec de lourdes pertes des deux côtés. L'empereur Charles V et le roi de France François Ier. La bataille navale franco-espagnole du 7 juillet au large de Carras (par Théodore Gudin, 1846), entre Moncade et Doria... ... et la course-poursuite vers la Provence. |
Juin 1538 : le Congrès de NiceEn 1538, pour en finir avec la 8e guerre d'Italie, le pape Paul III a organisé à Nice un Congrès afin de persuader Charles V et François Ier de consentir à une trêve.Le souverain pontife à Nice le 17 mai, accompagné par des diplomates vénitiens et par une douzaine de galères espagnoles. Devant ce déploiement de forces militaires, les Niçois paniquent : dans ce contexte de guerre incessante entre les deux voisins, ils craignent une véritable invasion et refusent donc d'ouvrir les portes de la ville. Les abords de la baie des Anges sont dans une tension extême, et tout le congrès va se dérouler sous haute surveillance, hors les murs, la ville et son château fortement gardés. Le pape, vexé, va s’installer directement au couvent franciscain de la Sainte-Croix, dans les faubourgs occidentaux de la ville, sur la route de France, non loin du bord de mer. Invité à plusieurs reprises par Paul III, François Ier finit par arriver derrière la frontière le 31 mai. Il s’installe au château de Villeneuve-Loubet. D’entrée de jeu, François pose ses conditions : "Si le cardinal de Carpi avait écrit à sa sainteté la pure vérité, c’est-à-dire que je ne voudrais jamais de la paix sans l’État de Milan, le saint père aurait alors essayé d’obtenir cette condition de l’empereur ; et en le voyant tout à fait éloigné d’une telle concession, il n’aurait pas entrepris un voyage inutile." Il répète "qu’il veut de l’État de Milan, que cet État lui appartient, que tout le monde le sait, que rien n’a jamais été d’une plus grande évidence". Les deux monarques ne se rencontrent pas directement. Étant donné la tension extrême qui règne autour de la cité, ils ne mettent même pas les pieds en ville : Charles V reste dans la rade de Villefranche ; François ne va pas plus loin que Carras. Le pape fait la navette entre les deux avec l’aide de messagers. Il tente d’abord de rédiger un traité de paix, avec pour objectifs : d’empêcher l’annexion pure et simple du Milanais par le roi de France ; de restituer au duc de Savoie les terres occupées par les Français ; de persuader les Français de s’éloigner des protestants et des musulmans, et de se joindre à la sainte ligue qui est en train de s’organiser pour aller combattre les Ottomans. Une partie des entretiens se déroule "à la bastide du noble François-Gaspard Dal Pozzo de Buschetta, qui est à la tour de Carras", notamment le 17 juin. Le pape et François y "parlèrent de la paix, il tonna, les vingt-deux galères du roi de France stationnaient continuellement devant la tour, soit sous la pointe du Var". Dans l'impasse, le pape se résout à conclure une trêve. C’est sur la conclusion de cette « Trêve de Nice » que se séparent les intervenants le 18 juin. L’Empire germanique reste maître de la totalité du Milanais, mais la France conserve ses conquêtes (Bresse, Bugey, Piémont). Le duc de Savoie n'a plus que les provinces d’Aoste, de Verceil et de Nice. L’armistice est censé durer au moins dix ans, pendant lesquels les deux parties sont vivement encouragées à chercher un accord de paix. |
Août 1543 : le Siège de NiceCensé durer 10 ans, l'armistice de 1538 est violé par le roi de France dès 1542. La 9e guerre d'Italie arrive aux portes de Nice en août 1543, lorsque les navires français de François de Bourbon, comte d'Enghien, assistés par la flotte turque du beylerbey Khayr ad-Din Barberousse, soumettent la ville à un siège qui laissera de profondes cicatrices dans toutes les mémoires.Siège de Nice par la flotte franco-turque du comte d'Enghien et de Barberousse (1543). La baie des Anges est envahie par les galères ennemies [représentation d'époque par les Ottomans]. À droite, François Ier et Soliman
le Magnifique par le Titien.
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1590-1592 : guerre en Provence et razzias huguenotesEn France, les guerres de religion qui déchirent le royaume depuis 1562 débouchent sur un conflit européen lorsque Henri de Navarre, leader des huguenots, doit succéder à Henri III sur le trône de France (1589-1594). L'héritier légitime est soutenu par la reine Élisabeth d'Angleterre, tandis que le duc de Guise bénéficie de l'appui des catholiques : Espagne et duché de Savoie.En 1590, le duc Charles-Emmanuel envahit la Provence pour porter assistance à la Ligue catholique. Son armée traverse la campagne de Carras le 14 octobre et va affronter les troupes huguenotes dirigées par François de Bonne, duc de Lesdiguières. Dans un premier temps, l'initiative rencontre un certain succès, et le duc de Savoie se fait proclamer "comte de Provence". Charles-Emmanuel vs Lesdiguières |
1623 : raid barbaresque à CarrasLe 17 juillet 1623, neuf galères et un brigantin originaires d'Alger et de Bizerte accostent dans la campagne des Sagnes (aujourd'hui l'Arénas et l'aéroport). 600 à 700 Turcs débarquent et terrorisent le littoral depuis le Var jusqu'au Magnan. Ils brûlent et pillent tout ce qu'ils trouvent sur leur chemin. Hommes, femmes et enfants s'enfuient et cherchent un abri. Certains se réfugient dans la "tour des Serres", mais les assaillants y mettent le feu, causant la mort d'une centaine de personnes. Une cinquantaine sont emmenés en esclavage. Les Turcs embarquent avec leur butin et mettent le cap sur la Provence.Le curé de la paroisse cathédrale rend compte de l'incident dans le registre des décès. La "tour des Serres" était un ouvrage défensif, vraisemblablement situé au niveau de l'actuel boulevard Édouard-Herriot, entre la Bournala et le vallon de l'Archet. À gauche : le littoral concerné par les événements (en bleu), avec la tour des Serres (en rouge) ; les forts qui surveillent le littoral niçois sont en orange (Montalban et Saint-Hospice) ; la ville de Nice en jaune (et le village de Falicon, sur le flanc du mont Chauve, en vert). À droite : Alger, marché aux esclaves (gravure du XVIIe siècle). Dans le cadre de cette opération menée à Nice et dans les environs, 623 personnes sont capturées. Entre 1621 et 1625, on dénombre 8.000 à 25.000 esclaves chrétiens à Alger. |
Mars 1629 : invasion française et bombardements espagnolsSuite à l'extinction de la dynastie des Gonzague, les possessions des ducs de Mantoue sont évidemment convoitées par les Français et par les Habsbourg (guerre de succession de Mantoue, 1628-1631), notamment le Montferrat, entre Piémont et Milanais.Sur le front du Var, l'invasion est imminente en mars 1629. Le 9, le habitants se barricadent ; des renforts alliés (Espagnols et Napolitains, puis Génois) mouillent à Villefranche et s'approchent de Carras. Le 13, les Français construisent un pont sur le Var et commencent à franchir la frontière. Pendant plusieurs jours, les galères espagnoles de Don Melchior Borgia bombardent le pont et la campagne de Carras pour repousser les envahisseurs. Finalement, suite à un accord de trêve signé à Suse entre Charles-Emmanuel et Louis XIII, les Français se retirent le 9 avril. Charles-Emmanuel vs Louis XIII (La guerre n'est pas finie pour autant. Avec le traité de paix de Cherasco en avril 1631, la succession sera accordée au favori de Louis XIII mais les ducs de Savoie annexeront une partie du Montferrat.) |
En 1663, un Bartolomeo Falicon est nommé consul de Nice. Il représente sans doute la classe des paysans.
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