L'emblème des Etats de Savoie
        à partir de 1848

Histoire des États-Sardes

En bref. Le territoire s'est formé au sein du Saint-Empire romain germanique à partir de la Savoie (XIe siècle), puis du Comté de Nice (1388) et du Piémont (1418). En 1563, le duc Emmanuel-Philibert déplace la capitale à Turin. Le Piémont s'agrandit petit à petit, notamment au XVIIe siècle. Victor-Amédée II obtient l'île de Sicile en 1713, mais l'échange contre la Sardaigne en 1720, devenant ainsi le premier roi de Sardaigne de la Maison de Savoie. Enfin, en 1815, le Congrès de Vienne cède aux États-Sardes l'ancienne République de Gênes. En 1848, Charles-Albert abolit la monarchie absolue et accorde une constitution à son pays. Le blason représenté en tête de page est celui des États-Sardes dans la dernière phase de leur existence en tant que tels, entre 1848 et 1860. (Victor-Emmanuel II annexera encore la Lombardie en 1859, puis les provinces d'Italie centrale en 1860, avant de perdre le Comté de Nice et la Savoie, puis de conquérir le Royaume des Deux-Siciles, ce qui le conduira à proclamer le Royaume d'Italie en 1861.)


Formation du duché de Savoie


Au XIe siècle, Humbert aux Blanches Mains possède notamment les comtés d'Aoste, de Savoie, de Maurienne, le Chablais et la Tarentaise.
C'est le point de départ des États de Savoie, au sein du Saint-Empire romain germanique.
Le blason est alors d'or à l'aigle de sable, symbole du Saint-Empire.

L'empereur Conrad remet son titre de comte à Humbert.
À la cathédrale de Saint-Jean-de-Maurienne, un bas-relief représente l'empereur Conrad remettant son titre de comte à Humbert aux Blanches Mains. [source]

En 1143, le comte de Maurienne Amédée III est le premier de la lignée à porter le titre de Comte de Savoie.
Il embarque pour la Deuxième Croisade (1146-1149) en 1147 avec une suite de chevaliers savoyards, combat l'avant-garde turque, mais meurt à Chypre en août 1148. Il est enterré en l'église Sainte-Croix de Nicosie.
Suite à la participation à cette croisade en Méditerranée au côté des Hospitaliers du royaume de Jérusalem, les comtes de Savoie adoptent la croix de Saint-Jean (de gueules à la croix d'argent), symbole impérial et blason de l'Ordre, qui deviendra le principal emblème de la dynastie.

Lithographie de 1701
Amédée III, premier comte de Savoie, participant à la Deuxième croisade.


Au XIIIe siècle, sous Thomas Ier, les terres des comtes de Savoie s'étendent au Bugey, au pays de Vaud, et au Piémont jusqu'à Pignerol. En 1232, Thomas établit la capitale à Chambéry. 


Au XIVe siècle, avec la dédition de Nice (1388, sous Amédée VII dit le "Comte rouge"), la Savoie devient une puissance alpine pourvue d'atouts maritimes.



En 1416, l'empereur (ou plus exactement le "roi des Romains", Sigismond Ier) érige le comté de Savoie en duché : Amédée VIII "le Pacifique" devient le premier duc de Savoie.
À partir de 1418, les ducs de Savoie sont aussi princes de Piémont.
En 1431, les ducs de Savoie et princes de Piémont obtiennent par mariage le titre de rois de Chypre et de Jérusalem ; ce titre est toujours porté jusqu'à nos jours, même s'il n'est que symbolique.
En 1439, suite au schisme du Concile de Bâle, Amédée VIII est désigné comme pape sous le nom de Félix V : il est ainsi le dernier antipape de l'histoire du christianisme.

 En 1452, le Saint-Suaire entre en possession des ducs de Savoie lorsque son héritière, Marguerite de Charny, en fait don à la duchesse Anne, épouse de Louis Ier. Dès lors, le linceul est promené un peu partout dans le pays pour être exposé à la dévotion des sujets. En 1502, Philibert II le Beau le fait transférer au palais ducal de Chambéry, dans la Sainte-Chapelle.

Dans l'Empire de Charles Quint

Le Congrès de Nice (1538)

En 1536, Charles II se trouve pris dans un conflit géopolitique et familial entre le roi de France François Ier et l'empereur Charles V de Habsbourg. Le duché de Charles II étant dans la sphère d'influence du Saint-Empire, les troupes françaises envahissent la Savoie et une partie du Piémont. Le duc s'échappe avec sa famille et ses biens les plus précieux, notamment le Saint-Suaire : ils s'enfuient d'abord à Verceil, puis à Nice en 1537. Le 30 mars 1537, Vendredi Saint, le linceul est présenté au peuple du haut de la tour St-Elme (à peu près à l'emplacement de l'actuelle tour Bellanda).

Le pape Paul III tente d'aider les trois parties à trouver une issue au conflit. À cet effet, il organise un congrès, au printemps 1538, pour réunir les intéressés à Nice. Le pape loge au couvent Sainte-Croix (une Croix de Marbre sera érigée en 1568 à cet endroit pour commémorer le "Congrès de Nice") ; Charles V reste sur sa galère à Villefranche ; et François Ier réside au château de Villeneuve-Loubet. Chacun réclame le château de Nice, mais le duc de Savoie parvient à résister grâce à un argument infaillible : le château de Nice abrite le Saint-Suaire, confié personnellement par Dieu à la famille de Savoie ! (La Confrérie du Saint-Suaire, fondée à Nice en 1620, commémore le passage du linceul dans la ville.)

            
À gauche, le Congrès de Nice en 1538 : Charles V, François Ier et le pape Paul III [tableau de Sebastiano Ricci, 1687, au Musée municipal de Plaisance].
Ci-dessus, la Croix de Marbre.


  

La Chapelle du Saint-Suaire (Nice).
Le châsse du Saint-Suaire, aujourd'hui, à Turin.

Le Siège de Nice (1543) 

Le Congrès de Nice a débouché sur une trêve, mais la paix ne dure guère : dès 1543, François Ier, dans le cadre de son alliance avec le sultan turc Soliman le Magnifique, tente une nouvelle fois de prendre la citadelle de Nice. De juin à septembre, la ville est assiégée par l'armée franco-turque. En août, pendant vingt jours, 20.000 soldats dirigés par le comte d’Enghien mettent le siège devant la ville puis le château, tandis que 120 galères ottomanes commandées par Barberousse attaquent par la mer, accompagnées de 66 navires français. La ville basse est prise, mais le château résiste jusqu'à la libération par les troupes impériales.

     
François Ier et Soliman le Magnifique par le Titien


  
Le Siège de Nice en 1543 (vu par les Turcs).
Boulet commémorant le siège de 1543 (rue Droite). Monument à Catherine Ségurane, héroïne du siège de Nice (projet non réalisé et bas-relief actuel).

Emmanuel-Philibert (1553-1580) et Charles-Emmanuel (1580-1630)

Le siège de 1543 a démontré la vulnérabilité de Nice, dont tout le pays dépend pour le commerce maritime, en particulier celui du sel. Le duc Emmanuel-Philibert entreprend donc de défendre les ports de Nice et Villefranche, notamment en construisant le fort de Montalban sur le mont Boron (entre 1557 et 1560). Il déplace le centre du pays de l'autre côté des Alpes, dans une position plus centrale et plus facile à défendre : en 1563, Turin devient la capitale des États de Savoie (et le restera jusqu'à 1865). En outre, en 1578, il installe définitivement le Saint-Suaire dans cette nouvelle capitale (le linceul était sans doute resté à Nice jusqu’en 1540, voire 1543 ; puis Charles III l'avait rapporté à Verceil, et enfin à Chambéry après 1559). Cet épisode du Saint-Suaire est loin d'être anodin. De même que le Saint-Empire germanique pouvait se vanter d'être en possession des reliques des Rois Mages (acquises par Frédéric Barberousse et conservées en la cathédrale de Cologne, construite spécialement pour les recevoir), la Maison de Savoie va se servir du Saint-Suaire pour démontrer à l'Europe sa légitimité en tant que dynastie élue en quelque sorte par le Christ en personne, puisqu'il leur a confié sa divine "relique". L'important, bien sûr, n'est pas l'authenticité de l'objet, c'est le symbole. Désormais, l’image des Savoie est inséparable du symbole du Saint-Suaire, et ce jusqu'aux années 1980.
Sous Emmanuel-Philibert, le pays se dote d'une flotte militaire et devient une puissance navale en méditerranée. La première grande démonstration en est donnée à la bataille de Lépante (1571), où le Duché de Savoie, membre de la Sainte-Ligue (avec l'Espagne, Venise, les États pontificaux, la république de Gênes et l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem), envoie trois galères de Nice pour participer au combat contre l'empire Ottoman dans la mer Ionienne.

    
Une gravure contemporaine de la bataille de Lépante, où sont représentés les navires de Savoie (Gênes, Musée de la mer) [cliquer pour agrandir] ; la bataille imaginée par Andries van Eertvelt (première moitié du XVIIe s.) et par Pierre Joubert (deuxième moitié du XXe).



Le duché de Savoie dans le Saint Empire romain germanique, vers 1580.


Avec la conquête du col de Tende (1581), sous le règne de Charles-Emmanuel, les États de Savoie deviennent une continuité territoriale des deux versants des Alpes à la mer. En 1610, le duc lance la construction d'une route entre Turin et Nice.


Statue équestre du duc Emmanuel-Philibert à Turin (Carlo Marochetti, 1838)
 
Le fort de Montalban, sur le mont Boron, destiné à défendre les villes et ports de Nice et de Villefranche, à l'entrée de la route de Turin.
        
Villefranche et Nice vues du mont Boron.

Nice et la vallée du Paillon en direction de Turin.


Charles-Emmanuel se lance dans une première guerre de succession dans le duché de Mantoue. À l'issue de ce conflit, en 1631, son fils Victor-Amédée Ier signe un artistice avec les Espagnols et obtient une partie du Montferrat (Trino et Alba).




Victor-Amédée II (1675-1730)

À partir de la fin du XVIIe siècle, le duc Victor-Amédée II est confronté à une série d'invasions françaises lancées par Louis XIV.
Une première paix est signée à Turin en 1696 (guerre de la Ligue d'Augsbourg), mais elle ne dure que quelques années.


Les Etats de Savoie en 1701.

Dès la guerre de succession d'Espagne, les États de Savoie sont envahis par les troupes françaises en 1705-1706. Le siège de Nice aboutit à une capitulation, après quoi Louis XIV ordonne la destruction systématique du Château et des enceintes de la ville basse. Turin, en revanche, parvient à se libérer en septembre 1706, également après plusieurs mois de siège. 

Ci-contre : statue de Pietro Micca, héros de la résistance lors du siège de 1706, devant la forteresse de Turin.

Le conflit ne se conclut qu'en 1713, avec la signature du traité d'Utrecht. Du côté de la France, Savoie et Comté de Nice sont libérés. Du côté des possessions des Gonzague, la Maison de Savoie obtient le reste du Montferrat (Alexandrie, Acqui...), tandis que le duché de Mantoue revient à l’Autriche. Enfin, Victor-Amédée II acquiert l'île de Sicile, tandis que les Habsbourg héritent de la Sardaigne. La Sicile était un royaume : le duc de Savoie devient donc roi de Sicile.

   
Au monastère de Saorge : "Victor-Amédée II, roi de Sicile" (1713). - Pièce de 40 sols frappée en 1717.

Le Royaume de Sardaigne

Dès 1720, Victor-Amédée II échange son île et son titre contre ceux de Charles de Habsbourg : les États de Savoie deviennent alors Royaume de Sardaigne.
Victor-Amédée II se détache du Saint-Empire et règne sur ses États en monarque absolu.


Charles-Emmanuel III (1730-1773) et Victor-Amédée III (1773-1796)


À l'issue de la guerre de succession de Pologne, le roi Charles-Emmanuel obtient de nouvelles conquêtes sur l'Autriche : Novare et une partie du Milanais (1735).

Par la "Pragmatique Sanction", l'empereur Charles VI du Saint-Empire avait légué à sa fille Marie-Thérèse d'Autriche les États héréditaires de la Maison de Habsbourg. Mais sa mort, survenue le 20 octobre 1740, déclenche un grand conflit européen (voire mondial), opposant principalement les Habsbourg d'Autriche (alliés notamment à la Saxe, aux États-Sardes et à Russie) aux Bourbon de France et d'Espagne (alliés à la Prusse) : c'est la  guerre de succession d'Autriche (1744-1748).
Les Savoie soutiennent les Habsbourg, tandis que les Génois sont alliés aux Bourbon et aux Prussiens.
En avril 1744, la France déclare aussi la guerre à l'Autriche (Marie-Thérèse) et aux États-Sardes (Charles-Emmanuel III de Savoie, roi de Sardaigne). L'armée franco-espagnole occupe Nice et entre en Piémont.
Les alliés austro-sardes occupent Gênes en décembre 1746, mais en sont chassés rapidement (insurrection de Balilla).


Evolution des Etats de Savoie au cours du XVIIIe siècle.



Les États-Sardes dans les années 1780 [cliquer pour agrandir].

Après quelques décennies relativement calmes, une crise plus grave se prépare en Europe. Suite à la Révolution française de 1789, de nombreux réfugiés français affluent dans les États-Sardes. La France est plongée dans la guerre civile.

La guerre européenne contre la France (1792-1814)

En 1792, les armées révolutionnaires françaises envahissent Nice et la Savoie.
L'armée sarde tente de résister dans les Alpes et en Piémont. Mais en 1794, les Français progressent en Savoie jusqu'au mont Cenis, et dans le Comté de Nice jusqu'à Saorge et au col de Tende.
Ils prennent Loano en 1795, traversent l'Apennin par le col de Cadibona, et forcent l'armée sarde à capituler à Cherasco (1796).


Charles-Emmanuel IV (1796-1802) et Victor-Emmanuel Ier (1802-1821)

Charles-Emmanuel IV hérite d'un royaume occupé.
Les troupes sardes sont retranchées avec leurs alliés autrichiens et russes dans la citadelle d'Alexandrie, assiégée par les Français.
Le conflit se conclut par la défaite de Marengo (1800) : la Maison de Savoie renonce à toute la partie continentale du royaume et s'exile sur l'île de Sardaigne. Elle n'a plus d'armée, mais garde des liens diplomatiques, notamment avec les Romanov.

          

Ci-dessus :
la conquête du Piémont par les armées françaises.
En 1792, Chambéry, Nice et Oneille. En 1794, progression en Savoie jusqu'au mont Cenis, dans le Comté de Nice jusqu'à Saorge et au col de Tende. En 1795-1796, prise de Loano, traversée de l'Apennin par le col de Cadibona, capitulation sarde à Cherasco.
En 1800, Napoléon passe par Martigny et le val d'Aoste pour prendre la citadelle d'Alexandrie. La bataille de Marengo force les Etats-Sardes à se retirer de la coalition.



Les territoires annexés à la France sont divisés en départements :
"Alpes-Maritimes" (Nice), "Doire" (Ivrée), "Léman" (Genève et le Chablais), "Marengo" (Alexandrie), "Mont-Blanc" (Chambéry), "Pô" (Turin), "Sesia" (Verceil) et "Stura" (Coni).
Dans le sud du Piémont, une partie des territoires est rattachée aux départements ligures de "Gênes" (Gênes) et "Montenotte" (Savone). 

La Restauration

Dès la victoire des alliés à Paris en 1814, Victor-Emmanuel (frère de son prédecesseur, qui a abdiqué en 1802) est invité à revenir à Turin.

Le traité de Paris (mai 1814) rétablit la frontière avec la France, et promet secrètement l'ancienne République de Gênes à la Maison de Savoie, ce qui est officialisé l'année suivante par le congrès de Vienne.

         
                                           Les États de Savoie depuis 1815.


Charles-Félix (1821-1831)

Après avoir été vice-roi de Sardaigne de 1799 à 1816, Charles-Félix succède à son frère sur le trône du royaume de 1821 à 1831. Après le retour à l'ancien régime, que le nouveau roi confirme par la sévère répression d'une tentative d'insurrection en 1821, l'heure est à la reconstruction. Charles-Félix lance de grands chantiers de génie civil et d'urbanisme, et encourage la création artistique.

      
Statues de Charles-Félix à Bonneville, Nice et Cagliari ; Théâtre Charles-Félix à Gênes.


Charles-Albert (1831-1849)

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/b3/Armoiries_Sardaigne_1831.svg/200px-Armoiries_Sardaigne_1831.svg.png?uselang=fr Au début de son règne, Charles-Albert poursuit la ligne autoritaire de son prédécesseur. En 1833-1834, il réprime sévèrement les mouvements libéraux, condamnant de nombreux révolutionnaires à la mort ou à l'exil (notamment le Génois Mazzini et le Niçois Garibaldi).

File:First meeting between Giuseppe Garibaldi.jpg
                                                  Mazzini et Garibaldi en 1833.

En juillet 1844, par lettre patente, Charles-Albert décrète la construction d'une voie ferrée Turin-Gênes, nécessaire pour relier le nouveau port du royaume à la plaine de Pô. C'est le premier chantier ferroviaire des États-Sardes, qui commence en 1845 (et qui sera achevé en 1853). Cette genèse est très différente des pays voisins, où les compagnies de chemin de fer étaient généralement issues d'initiatives privées et bénéficiaient de capitaux étrangers.

Face aux mouvements révolutionnaires qui secouent l'Europe et qui atteignent aussi certaines provinces du royaume, le roi se décide à faire des réformes. En 1848, Charles-Albert abolit la monarchie absolue et promulgue une constitution. Les États-Sardes deviennent une monarchie parlementaire. Les premières élections ont lieu en avril.

   
Charles-Albert signe le Statuto, à Turin, le 4 mars 1848. Piazza Savoia, un obélisque commémore cette loi fondamentale.

Charles-Albert adopte la bannière tricolore des révolutionnaires italiens.

La voie ferrée Torino-Trofarello, premier tronçon du chantier lancé par Charles-Albert, entre en service en septembre 1848 (au départ de la gare provisoire de Torino Porta Susa).

En 1848, Charles-Albert profite des révolutions pour déclarer la guerre à l'Autriche et tenter d'annexer la Lombardie. Il amnistie Garibaldi et l'invite à commander l'armée sarde aux côtés des révolutionnaires milanais (première guerre de l'unité italienne).


Garibaldi quitte l'Amérique et rentre à Nice à bord de la "Speranza".

Le 23 mars 1849, l'armée sarde essuyant un échec à Novare face aux Autrichiens, Charles-Albert abdique et transmet la couronne à son fils Victor-Emmanuel.


Charles-Albert meurt en juillet 1849, en exil à Porto. Sa dépouille est enbaumée et inhumée dans la crypte royale de la basilique de Superga.


File:Vittorio Emanuele II ritratto.jpgVictor-Emmanuel II et Cavour

Cavour en 1861Député dès 1848, Camillo Benso, comte de Cavour [portrait à droite], devient ministre sous Victor-Emmanuel II, puis chef du gouvernement des États de Savoie en 1852 (et le restera jusqu'à sa mort en 1861).

Entre 1849 et 1853, la voie ferrée continue de s'étendre en direction d'Asti, Alexandrie, Novi, puis Gênes (Piazza Principe). Le dernier tronçon, qui nécessitait de percer un tunnel de 3254 m de long à travers le Passo dei Giovi (360 m d'altitude) est inauguré en décembre 1853. En février 1854, une autre voie est inaugurée, qui bifurque à Trofarello pour aller vers Savigliano et Fossano.


Un pont ferroviaire sur la Scrivia, entre Novi et Gênes (Carlo Bossoli, 1851-1852)

En mars 1855, Cavour entraîne le Royaume de Sardaigne dans la guerre de Crimée, contre les Russes, en s'alliant aux Anglais et aux Français.

D'autres chantiers ferroviaires sont lancés : Turin-Pignerol (1854) vers le Val Pellice ; Turin-Susa (1854) en direction de la France par le Fréjus ; Alexandrie-Mortara-Novare-Arona (1854-1855) vers le lac Majeur ; Fossano-Coni (1854-1855) vers la plaine du haut Tanaro et ses vallées ; Cavallermaggiore-Bra (1855) en direction de Nizza Monferrato et Alexandrie ; Turin-Chivasso-Novare (1856) en direction de la Lombardie ; Santhià-Biella (1855-1856) ; Vercelli-Casale-Valenza (1854-1857) ; Alexandrie-Acqui (1858) en direction de Savone ; Alexandrie-Tortone-Stradella (1858) en direction de Plaisance ; Chivasso-Ivrée (1858) en direction d'Aoste ; Tortone-Novi (1858), etc. En outre, depuis 1857, on envisage la construction d'une ligne sur le littoral, qui traversera tout le pays, depuis le Var (frontière avec la France) jusqu'à la Magra (frontière avec le duché de Modène).


ÉTATS-SARDES ~ STATI SARDI. Site historique sur les États de Savoie dans les années 1850.