ÉTATS-SARDES
STATI SARDI


L'emblème des Etats de Savoie
                à partir de 1848



On appelle États de Savoie les territoires sur lesquels régnèrent les souverains de la Maison de Savoie, de façon continue, du XIe siècle au milieu du XXe. Entre 1720 et 1861, ce pays a porté le nom d'États-Sardes (Stati Sardi), ou Royaume de Sardaigne (Regno di Sardegna). On rencontre souvent l'appellation de "Piémont-Sardaigne", qui n'a rien d'officiel et qui représente mal la totalité de l'espace que recouvrait ce royaume. Ces pages dressent un état des lieux du pays entre 1848 et 1859, c'est-à-dire avant que la Maison de Savoie se lance dans la conquête de l'Italie. Le tout est accompagné de photos anachroniques.

Les États-Sardes sont un pays essentiellement montagneux. Sur la carte de l'Europe, c'est le plus occidental des pays alpins, les autres étant la Suisse et l'Autriche. Le climat est très variable selon les vallées, d'alpin à méditerranéen.
Le territoire est composé d'une partie continentale et d'une partie insulaire. La partie continentale est bordée à l'est par la Toscane, les duchés de Modène et de Parme, la Lombardie, le lac Majeur et le canton du Tessin ; au nord, par le Valais, le lac Léman, le canton de Genève et le département français de l'Ain ; à l'ouest, par les départements français du Var, des Hautes-Alpes et de l'Isère ; au sud, par la mer. La superficie de ce territoire continental est d'environ 51.403 km². La partie insulaire est constituée par les îles de Sardaigne (au milieu de la Méditerranée, entre la Corse et l'Afrique ; superficie de 23.920 km²) et de Capraia (19 km²) ; au total, 75 342 km².
En 1848, on dénombre 4 368 136 habitants sur le continent, 547 640 sur l'île de Sardaigne et 836 sur celle de Capraia : au total, 4 916 612 habitants. La religion principale est le catholicisme (4 889 015 catholiques, soit plus de 99% de la population).
La capitale est Turin. Le régime est une monarchie parlementaire à deux chambres : le Sénat, dont les membres sont nommés par le roi, et la Chambre des députés, élus par le peuple.
L'administration reconnaît deux langues officielles : l'italien et le français. Le français est répandu en Savoie, dans la région d'Aoste et dans certaines vallées niçoises. L'allemand est parlé dans certaines vallées du nord, mais n'a pas de statut légal. Dans la pratique, la population parle surtout des langues régionales (arpitan, piémontais, occitan, génois...).

On peut distinguer quatre grandes zones géographiques : les territoires transalpins (Savoie), le bassin du Pô (Piémont), le littoral méditerranéen (Nice et Ligurie) et l'île de Sardaigne.


Les États-Sardes, en violet sur la carte de l'Europe.

Les États-Sardes, bordés de vert (cliquer pour agrandir).
Autour : la France, la Suisse (rose), la Lombardie (jaune), le duché de Parme (bleu), Modène (rose) et Toscane (jaune).

On distingue la crête des Alpes et des Apennins.

Histoire

Le territoire s'est formé au sein du Saint-Empire romain germanique à partir de la Savoie (XIe siècle), puis du Comté de Nice (1388) et du Piémont (1418). En 1563, le duc Emmanuel-Philibert déplace la capitale à Turin. Le Piémont s'agrandit petit à petit, notamment au XVIIIe siècle. Victor-Amédée II obtient l'île de Sicile en 1713, mais l'échange contre la Sardaigne en 1720, devenant ainsi le premier roi de Sardaigne de la Maison de Savoie. Enfin, en 1815, le Congrès de Vienne cède aux États-Sardes l'ancienne République de Gênes. En 1848, Charles-Albert abolit la monarchie absolue et accorde une constitution à son pays. Le blason représenté en tête de page est celui des États-Sardes dans la dernière phase de leur existence en tant que tels, entre 1848 et 1860. (Victor-Emmanuel II annexera encore la Lombardie en 1859, puis les provinces d'Italie centrale en 1860, avant de perdre le Comté de Nice et la Savoie, puis de conquérir le Royaume des Deux-Siciles, ce qui le conduira à proclamer le Royaume d'Italie en 1861.)

Histoire des États-Sardes
Formation du duché de Savoie
Le Saint-Suaire et Turin
Emmanuel-Philibert (1553-1580) et Charles-Emmanuel (1580-1630)
Victor-Amédée II (1675-1730)
Charles-Emmanuel III (1730-1773) et Victor-Amédée III (1773-1796)
Charles-Emmanuel IV (1796-1802) et Victor-Emmanuel Ier (1802-1821)
Charles-Félix (1821-1831)
Charles-Albert (1831-1849)
Victor-Emmanuel II et Cavour



Liste des souverains de Savoie : http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_comtes_et_ducs_de_Savoie
"Royaume de Sardaigne" est un titre abrégé. En réalité, le souverain est roi de Sardaigne, de Chypre et de Jérusalem ; duc de Savoie, de Gênes, de Montferrat, d'Aoste, du Chablais, du Genevois et de Plaisance ; prince de Piémont et d'Oneille ; marquis d'Italie, de Saluces, d'Ivrée, de Suse, de Ceva, du Maro, d'Oristano, de Cesana et de Savone ; comte de Maurienne, de Genève, de Nice, de Tende, de Romont, d'Asti, d'Alexandrie, de Goceano, de Novare, de Tortone, de Vigevano et de Bobbio ; baron de Vaud et de Faucigny ; seigneur de Verceil, de Pignerol, de Tarentaise, de la Lomellina et de la vallée de Sesia, etc. etc. etc.

     
La devise est la livre sarde (lira sarda). Ici, une pièce d'une livre de 1840 à l'effigie de Charles-Félix.


Drapeaux successifs des États de Savoie (jusqu'au XVIIIe siècle ; au XVIIIe siècle ; entre 1815 et 1848 ; après 1848) :

                  



Géographie

Cours d'eau, relief, villes...


Organisation historico-administrative - Les principales villes et leur environnement naturel

Provinces historiques : le duché de Savoie, le duché d'Aoste, la principauté de Piémont, la seigneurie de Verceil, le comté de Nice, la principauté d'Oneille, le duché de Montferrat et quelques autres anciens territoires milanais, l'ex-république de Gênes (et l'île de Capraia), l'île de Sardaigne.

Depuis 1848, le territoire est découpé en onze divisions continentales : Turin, Chambéry, Annecy, Ivrée, Verceil, Novare, Alexandrie, Gênes, Savone, Coni, Nice ; et en trois divisions insulaires : Cagliari, Sassari et Nuoro.

Par le nombre d'habitants, les principales villes du royaume sont, dans l'ordre : Turin [à droite, Piazza San Carlo], Gênes, Alexandrie, Nice, Cagliari, Asti, Sassari, Novare, Casale, Verceil, Coni, Domodossola, Savone, Mondovì, Chambéry, etc.
L'enseignement supérieur est dispensé à Turin, Gênes, Nice et Chambéry, ainsi qu'à Cagliari et Sassari.
Cinq villes sont équipée d'une cour d'appel : Turin, Chambéry, Nice, Gênes et Casale.
Neuf sont le siège d'un commandement militaire : Turin, Chambéry, Nice, Gênes, Casale, Coni, Alexandrie, Novare et Cagliari.
Les archevêchés sont au nombre de quatre sur le continent : Turin, Chambéry, Verceil, Gênes (et 26 évêchés, 3 762 paroisses) ; et de trois en Sardaigne : Cagliari, Oristano, Sassari (8 évêchés et 379 paroisses).
Ces quelques données donnent un aperçu rapide des villes les plus importantes dans l'organisation administrative du royaume. Les pages suivantes présentent plus précisément  les différents territoires géographiques et historiques : 

Territoires transalpins : Savoie

Bassin supérieur du Pô : Val d'Aoste et Piémont

Littoral ligure : Comté de Nice

Bassin inférieur du Pô : Montferrat et anciens territoires milanais

Ligurie

Îles



Arts et personnalités

Les États de Savoie n'ont quasiment pas été affectés par la Renaissance italienne, qui s'est formée en Toscane et s'est propagée à Venise et à Rome. Du coup, il peut paraître surprenant que ce pays, qui va donner naissance à l'Italie moderne, ait une culture si différente de celle qui fait la renommée mondiale de l'Italie. Cette page présente quelques artistes et autres personnalités des territoires qui forment les États-Sardes.


ÉTATS-SARDES ~ STATI SARDI. Site historique sur les États de Savoie dans les années 1850.