Gilbert en Limagne
bourbonnaise : vignerons aux
portes de l'Auvergne
Le 27 janvier 1748, Claude Laurent meurt à Chareil. Il était
vigneron.
Les vignobles sont situés en Limagne bourbonnaise,
région fertile de la rive gauche de la vallée de l'Allier
entre Vichy et SAINT-POURÇAIN.
La commune de Chareil se trouve dans la vallée de la Bouble,
affluent de la Sioule, qui longe ensuite Saint-Pourçain
avant de rejoindre l'Allier.
Cette région est traversée par la route de Paris à Clermont. C'est donc la "porte de
l'Auvergne".
Le duché de Bourbon est une zone de transition entre les langues
d'oc (sous leur forme auvergnate, sud de Saint-Pourçain, en
Combraille et Limagne) et les langues d'oïl (nord de Saint-Pourçain,
Bocage bourbonnais, Moulins...).
En Limagne bourbonnaise, l'occitan
auvergnat traditionnel est fortement mélangé au français.
Langues de l'actuel département de l'Allier : oïl en bleu, oc
en orange, zone de transition en rouge.
Les familles de cette page se situent dans la zone
circonscrite en bleu près de Saint-Pourçain.
La Prugne, le bourg de Cesset,
Montord et Chassignet, le bourg de Chareil et Dujon sur la carte
de Cassini (1750). - Le château de Chareil.
Deux semaines après la mort de son père, dès le 13 février 1748, Claudine Laurent, âgée de 16
ans, épouse Antoine Gilbert.
Ce dernier a 23 ans ; ses parents sont laboureurs dans la commune
voisine de Montord,
où résident aussi ses frères ; il est domestique chez monsieur
Boutet (écuyer, seigneur de La Mothe-Chassignet). Antoine et Claudine
deviennent donc à leur tour vignerons à Chareil (plus précisément, au hameau de
Chassignet).
"Gilbert" est un nom (et
prénom) caractéristique de la région, saint Gilbert de Neuffonts
étant le patron du Bourbonnais depuis le XIIe siècle.
Le 15 février 1790, Pierre Gilbert (fils d'Antoine
et de Claudine) épouse Marie Ménat,
fille et petite-fille de vignerons du village de Chassignet.
Pierre et Marie sont
ensuite propriétaires au lieu dit Dujon, à Chareil.
Parmi leurs enfants, citons Jean, né le 26 juin 1795 (8 messidor de
l'an III) ; Gilbert, né le
3 mars 1801 (12 ventôse de l'an IX) ; ainsi qu'une fille (qui
épousera un certain Joseph Alexandre Bédel, né en 1798 dans
les Vosges, recteur de l'Académie de Clermont-Ferrand
[circonscription du Ministère de l'Instruction publique],
chevalier de la légion d'honneur).
Les enfants passent leur enfance au village jusqu'à la Restauration.
Le 2 octobre 1816, Jean se
marie à Moulins ("la
ville", chef-lieu du département) avec Marie Françoise Joséphine
Bouard, dont les parents sont propriétaires en cette ville. Il
s'établit aussitôt comme horloger.
Le 10 février 1822, Gilbert Gilbert épouse Anne Mouchet (en son village de
Saint-Martin-des-Lais), issue de paysans d'outre-Allier. Gilbert rejoint son frère à Moulins en compagnie de son
épouse ; il s'y établit comme chapelier.