Jouannet & Préchonnet en Combraille bourbonnaise



La carte ci-contre (1632) représente le quart sud-occidental du Bourbonnais.
Les localités rurales où vivent et travaillent les individus dont il est question sur cette page sont indiqués en vert : rive droite du Cher (affluent de la Loire) et rive gauche du ruisseau Lamarron, entre l'Auvergne et Montluçon. Cet espace se situe sur le plateau de la Combraille bourbonnaise (autour de 500 m d'altitude), constituant les premiers contreforts du Massif Central.

Un peu en aval, la commune de Lavault-Sainte-Anne est indiquée en rouge. Elle est située sur les deux rives du Cher, en banlieue de Montluçon, dans le Bocage Bourbonnais.
De même, la capitale du duché de Bourbon, Moulins, est en rouge. Elle se trouve à 60 km vers le nord-est de Montluçon, sur la rive droite de l'Allier (autre affluent de la Loire), à l'entrée de la Sologne Bourbonnaise.
Mais ce n'est qu'au cours du XIXe siècle que les villes (Montluçon, et a fortiori Moulins) deviendront une destination envisageable pour les paysans de Combraille.

Le duché de Bourbon est une zone de transition entre les langues d'oc (sous leur forme auvergnate, sud de Montluçon, Combraille) et les langues d'oïl (nord de Montluçon, Bocage bourbonnais, Moulins...).
En Combraille bourbonnaise, l'occitan auvergnat traditionnel s'est sensiblement mélangé au français.


Langues de l'actuel département de l'Allier : oïl en bleu, oc en orange, zone de transition en rouge.
Les familles de cette page se situent dans la zone circonscrite en bleu au sud de Montluçon, aux portes de l'Auvergne.


Terjat

Dans les années 1730, Annet Jouannet (de Terjat) et Anne Aucouturier (de Marcillat) sont cultivateurs au hameau de La Bussière, paroisse de Terjat, duché de Bourbon.
Ils ont au moins deux fils (François et Jean) et une fille (Marie). 

Le 7 juillet 1749, Jacques Mage (de Terjat) [signature ci-contre] épouse Anne Dubreuil (de Villebret). 
Ils sont propriétraires au hameau de Montlieu.
Enfants : Gilbert, Jacques, Jeanne (*23.08.1764)...

Le 20 avril 1762, Jean Jouannet [signature ci-contre] épouse Anne La Bouësse.
Jean et Anne sont propriétaires au hameau des Essards (aujourd'hui "Les Issards").
Enfants : Gilbert (*26.01.1764) et Marie (*06.05.1768). 

Le 17 février 1789, Gilbert Jouannet épouse Jeanne Mage.
En 1790, ils résident aus Essards.
Leur fils Gilbert Jouannet naît le 9 février 1790. 

Lors de la réorganisation territoriale de 1790, la province historique du Bourbonnais devient (à peu près) le département de l'Allier, et le nord de l'Auvergne devient celui du Puy-de-Dôme.

Gilbert et Jeanne sont ensuite propriétaires à La Bussière, où Jeanne meurt en 1801.

En 1813, Gilbert fils épouse Marie Préchonnet, née à Marcillat de familles originaires des paroisses de Terjat, Virlet et La-Petite-Marche.


La carte de Cassini (années 1750) offre plus de précision sur les hameaux.
D'un point de vue administratif, Virlet se trouve dans la province d'Auvergne.

Il s'agit essentiellement de familles de paysans propriétaires : cultivateurs, fermiers, laboureurs, taillandiers, maréchaux-ferrants, marchands, parfois maire du village... 

Les Jouannet restent attachés aux domaines de la commune de Terjat (La Bussière puis les Issards), les Préchonnet à ceux de Marcillat (Le Verger). Le tout se trouve sur la rive droite (nord) de la Tartasse, petit affluent du Cher.


La Brosse, Lavault-Sainte-Annne

À la Restauration, Gilbert et Marie sont fermiers au Château de la Brosse, à Lavault-Sainte-Anne, sur le Cher (1820).
La commune est voisine de Montluçon. Le hameau de La Brosse se trouve sur la rive gauche du Cher, tandis que le bourg est sur la rive droite.

Gilbert et Marie auront quatre fils : André (né vers 1816), Jacques (né le 27 décembre 1818), Pierre (né en 1820), puis un autre André (vers 1824).

   
Le château de La Brosse se trouvait à l'emplacement de l'hôpital de la Charité construit à la fin du XIXe siècle (aujourd'hui maison de retraite).                                                                                                                                                                                                           



File:Brooklyn Museum - A Meadow in theLa Nauté, Saint-Priest

Gilbert et Marie s'établissent à 13 km au sud-sud-est, en la commune rurale de Saint-Priest en Marcillat, au hameau de la Nauté, où ils sont fermiers propriétaires.
En 1836, ils sont huit à la maison : Gilbert, 46 ans, cultivateur et maire de Saint-Priest ; Marie, 48 ans, sa femme ; André, 20 ans ; Jacques, 18 ans ; Pierre, 16 ans ; André junior, 12 ans ; et deux domestiques (Louis Callet et Jeanne Thevenin, 24 et 23 ans).

En 1842, Saint-Priest fusionne avec la commune d'Arpheuilles.

Jacques quitte la campagne pour aller prendre rapidement des responsabilités dans l'administration à Moulins, chef-lieu du département, ou il se marie en 1844.

Lors du recensement de 1846, les personnes suivantes vivent à la ferme (l'une des sept qui composent le hameau) : Gilbert, 55 ans, cultuvateur chef de famille ; Marie, 58 ans, sa femme ; André, 30 ans ; Jacques, 3 ans, petit-fils ; Jean Blanc, Marie Dubousset, Gilbert Beaumont et Jean Montluçon, domestiques de 30, 21, 14 et 13 ans.  

En 1849, l'aîné André se marie avec une fille du village, Marie Parrot, et ils reprennent la ferme des Jouannet à La Nauté.
Lors du recensement de 1851, André est le nouveau patron, avec sa femme Marie, leur fille Anne Marie Louise (11 mois), et  toujours 4 domestiques. 

Ci-contre : Henri Harpignies (1819-1916), Une prairie du Bourbonnais, par un effet de matin, 1876 [Brooklyn Museum].


Retraite à Lavault-Sainte-Anne

Dès que leurs fils sont casés, Marie et Gilbert retournent à Lavault-Sainte-Anne, où ils achètent une résidence en centre-bourg. Ils y mourront respectivement le 5 décembre 1855 et le 2 février 1865. 

 

    
Vues de Lavault-Sainte-Anne et de son moulin sur le Cher.


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