Familles bourgeoises en province



Les trois familles présentées sur la page sont indiquées en bleu sur cette carte du XVIIe siècle, à cheval sur l'Île-de-France et l'Orléanais :
de Ganeau en Beauce (Gallardon) ; David-Boisseau sur l'Yvette (Chevreuse) ; Simonneau près de Dourdan.

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/b/b4/Blason_duche_fr_Orleans_%28moderne%29.svg/200px-Blason_duche_fr_Orleans_%28moderne%29.svg.pngXVIe siècle : les de Ganeau, bourgeois de Gallardon

Au XVIe siècle, Philippe de Ganeau est bourgeois de Gallardon.
La ville de Gallardon se trouve en Beauce (Orléanais), sur la route de Paris à Chartres.
 

La ville de Gallardon, avec la tour de son château médiéval, déjà en ruines à l'époque de la gravure (Claude Chastillon, début du XVIIe siècle).

Il est marié à Louise Gauldre, et ils ont une fille : Marie de Ganeau, dont l'existence est attestée dans la région entre 1560 et 1598.
 

XVIe siècle : David et Boisseau, seigneurs bourgeois dans la vallée de Chevreuse

Au début du XVIe siècle, Jean Boisseau est Seigneur de Senlisse, marchand, bourgeois de Chevreuse, en Île-de-France.
Dans la vallée de l'Yvette, la ville de Chevreuse est protégée par le château médiéval de la Madeleine et par de puissantes enceintes.
Jean et son épouse Denise ont une fille : Denise Boisseau.


Chevreuse : le château de la Madeleine, qui surplombe la ville (Claude Chastillon, début du XVIIe siècle).

Comme il se doit, Denise Boisseau épouse un autre marchand, également bourgeois de ChevreuseJean David, né vers 1500.
Leur fils Louis David naît vers 1530.

En 1547, Denise, son frère Nicolas (prêtre, chanoine de l'église de Saint-Jacques-de-l'Hôpital à Paris) et leur nièce Geneviève sont concernés par le partage des terres et seigneuries de la Cour-Senlisse, Malvoisine et Arnoullet (paroisse de Senlisse) ; du fief de la Mairie et d'une maison en la paroisse de Dampierre ; de la maison "Saint-Forget" ainsi que du fief et seigneurie de Becquencourt (paroisse de Saint-Forget) ; et du fief de Donvillier (paroisse de Chevreuse).
Denise devient ainsi Dame de Becquencourt ; Nicolas, Seigneur de la Cour-Senlisse et de Doinvilliers (la nièce hérite sans doute des biens de Dampierre).
Le fief de Becquencourt est adjacent au village de Dampierre. Il n'en reste plus grand-chose aujourd'hui, si ce n'est quelques vestiges du manoir, comme sur la carte postale ci-contre.

Receveur des tailles, Seigneur de Becquencourt, Louis épouse une certaine Marie Gouin, mais elle décède dès 1570.
Il se remarie peu après (dans les années 1570) avec Marie de Ganeau, fille des bourgeois de Gallardon présentés ci-dessus.


La seigneurie de Becquencourt et la ville de Chevreuse sur le cours de l'Yvette (carte de 1701).
En bleu : les paroisses de Senlisse, Dampierre et Saint-Forget, où la famille possède des terres.

Louis David, Seigneur de Becquencourt, meurt à Dourdan en 1580.

Les Simonneau, autour de Dourdan

 
Dourdan (Claude Chastillon, début du XVIIe siècle).

Au XVIe siècle, le marchand Adrian Simonneau est marié avec Noëlle Hubert.
Leur fils Marcellin Simonneau voit le jour vers 1570. 

Au tournant du siècle, Marcellin sera Seigneur de La Motte, receveur des taxes seigneuriales de Rochefort et de Sonchamp. Tout cela se passe dans les environs de Dourdan.
Le fief de "La Motte" pourrait être celui de Châteaufort, non loin de là (mais c'est un toponyme très répandu).
Il épouse Jullianne David, originaire de Chevreuse : elle est la fille de Louis David et de Marie de Ganeau ci-dessus.


Rochefort par Claude Chastillon.

Saint-Arnoult

Fils de Marcellin et de Jullianne, Adrian Simonneau est baptisé le 14 février 1597 à Saint-Arnoult. La photo ci-contre représente la paroissiale Saint-Nicolas, reconstruite à partir de 1104 sur une crypte du début du Xe siècle ; les voûtes datent du milieu du XVIe et sont donc contemporaines de nos personnages.

Au début du XVIIe siècle, Adrian épouse Marguerite Hugot.
Adrian est receveur du prieuré de Saint-Arnoult, puis de La Celle lès Bordes, en lisière de la forêt de Rambouillet (il y mourra en 1677 mais sera inhumé à Saint-Arnoult).

Mathurin Simonneau est baptisé le 11 janvier 1631 à La Celle.
Il regagne le village familial de Saint-Arnoult, idéalement situé pour se lancer dans le commerce : il devient marchand mercier.
Le 6 août 1657, Mathurin épouse une demoiselle du village, Anne Pelletier (née le 15 mars 1641).

Né en mai 1660, leur fils Marcellin Simonneau deviendra receveur des aides.
Il épouse Marie-Madeleine Ragunet, d'une famille de bourgeois de Paris, qui le rejoint à Saint-Arnoult. Une partie de leurs enfants s'installeront à la capitale, notamment Jeanne Simonneau, née en 1714, prise en charge par un lointain cousin par alliance, riche drapier de la paroisse Saint-Germain-l'Auxerrois.
Marcellin Simonneau mourra en 1738 à Saint-Arnoult.


La route de Paris à Dourdan sur la carte de Cassini. Elle passe par Rochefort. À l'ouest, Saint-Arnoult puis Sonchamp, et La Celle de l'autre côté de la forêt de Rambouillet.


Sources :
Archives familiales
Canton de Saint-Arnoult-en-Yvelines, Inventaire général des Monuments et des Richesses artistiques de la France, 1992, photos Christian Décamps et Jean-Bernard Vialles.

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