Nous n’irons plus aux bois, |
We’ll to the woods no more, |
I. L’ouestPar-delà les landes et crêtes– Ami, détourne-toi de l’ouest – Le soleil tombe en emportant La lie du jour sur terre et vent. Pin solitaire et long nuage Veillent sur la ligne finale, Et au-delà, pâles et clairs, Tendent vers les golfes du soir. Le fils de femme se détourne À l’ouest de quarante contrées, Et, observant l’orée des cieux, Soupire à d’éternels pensers. Vaste monde ! errance ou repos, Changement là-bas, joie chez soi, Combats, permissions, bavardages, Compagnons, bœuf et bière à boire. Si au ciel du soir je fais face, Je contemple l’ouest en silence ; Et mon ami, pas après pas, Marche en silence auprès de moi, Ami, détourne-toi de l’ouest : Ton cœur quitterait ta poitrine ; Tes pensées se noieraient au loin, À des lieues du trait du couchant. Mon gars, voilà la mer, je crains, Où l’on nous pêcha toi et moi ; Là d’où nous fûmes capturés, Nous y retournerons noyés. N’envoie pas ton âme devant Plonger d’un séduisant rivage ; Que le nageur ne laisse pas Ses habits aux sables du soir. Trop vite à la funeste grève Nous allons, au règne englouti, Rincer les tons pâlis qu’observent D’autres gars en cette vesprée. Vaste monde ! errance ou repos, Et il est trop tôt pour rentrer : Talon en terre, reste ici, Oublions le natal pays. Toi et moi séparés en l’air Longtemps nous serons étrangers ; Mieux vaut une amitié charnelle : Ami, détourne-toi de l’ouest. |
I. The WestBeyond the moor and the mountain crest—Comrade, look not on the west— The sun is down and drinks away From air and land the lees of day. The long cloud and the single pine Sentinel the ending line, And out beyond it, clear and wan, Reach the gulfs of evening on. The son of woman turns his brow West from forty countries now, And, as the edge of heaven he eyes, Thinks eternal thoughts, and sighs. Oh wide’s the world, to rest or roam, With change abroad and cheer at home, Fights and furloughs, talk and tale, Company and beef and ale. But if I front the evening sky Silent on the west look I, And my comrade, stride for stride, Paces silent at my side, Comrade, look not on the west: ‘Twill have the heart out of your breast; ‘Twill take your thoughts and sink them far, Leagues beyond the sunset bar. Oh lad, I fear that yon’s the sea Where they fished for you and me, And there, from whence we both were ta’en, You and I shall drown again. Send not on your soul before To dive from that beguiling shore, And let not yet the swimmer leave His clothes upon the sands of eve. Too fast to yonder strand forlorn We journey, to the sunken bourn, To flush the fading tinges eyed By other lads at eventide. Wide is the world, to rest or roam, And early ‘tis for turning home: Plant your heel on earth and stand, And let’s forget our native land. When you and I are split on air Long we shall be strangers there; Friends of flesh and bone are best; Comrade, look not on the west. |
XL’homme fût-il toujours grisé De vin, d’amour ou
de bagarres ; Je me réveillerais serein, Mais l’homme est sobre à l’occasion, Et lorsqu’il pense, il entrelace
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XCould man be drunk for ever With liquor, love, or fights, Lief should I rouse at morning And lief lie down of nights. But men at whiles are sober And think by fits and starts, And if they think, they fasten Their hands upon their hearts. |
XI
Voici que le jour s’est levé : Souvent je me suis apprêté |
XI
Yonder see the morning blink: Oh often have I washed and dressed
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XIIAux lois de l’homme, aux lois de Dieu,
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XIIThe laws of God, the laws of man,
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XIV. Le coupableLa soirée où je fus conçu, Mon père était bien loin de moi : Il ne se donna pas la peine D’imaginer qu’un jour je sois Le
fiston
que voilà. Le jour où je naquis, ma mère Se félicita follement, Quoique je la fisse souffir, De donner naissance à l’enfant Naissant
à
cet instant. Ma mère et mon père tous deux Loin du jour ils sont étendus ; Le mandat ne peut les atteindre, C’est moi seul qui suis attendu Et
qui serai pendu. Ô que l’homme ne se souvienne De cette âme oubliée de Dieu : Prenez le foulard du comté, À mon cou faites-en un nœud, Je
pourrirai
sous peu. C’est ainsi que prend fin ce jeu Dont le début fut une erreur. Mon père et ma mère tous deux Ils avaient un fils prometteur, Je
n’ai
pas cet honneur. |
XIV. The CulpritThe night my father got me His mind was not on me; He did not plague his fancy To muse if I should be The son you see. The day my mother bore me She was a fool and glad, For all the pain I cost her, That she had borne the lad That borne she had. My mother and my father Out of the light they lie; The warrant would not find them, And here ’tis only I Shall hang so high. Oh let not man remember The soul that God forgot, But fetch the county kerchief And noose me in the knot, And I will rot. For so the game is ended That should not have begun. My father and my mother They had a likely son, And
I
have
none.
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XXXVIIIReste, mon gars, et creuse tes sillonsEn terre et non en mer, Laisse donc aux soldats leur exercice, Et par la colline aux douces délices Ensemble pâturons. Chez nous reste en joyeuse compagnie Et au grand air du jour ; Les tombes déjà par trop pleines sont De gens qui étaient courageux et bons Au point qu’ils en moururent. |
XXXVIIIOh stay at home, my lad, and ploughThe land and not the sea, And leave the soldiers at their drill, And all about the idle hill Shepherd your sheep with me. Oh stay with company and mirth And daylight and the air; Too full already is the grave Of fellows that were good and brave And died because they were. |