Près
de la
route
Père, mon
père,
Près de la
route,
Ne coupe
pas
Ce fin
bouleau.
Frère, mon
frère,
Ne fauche
pas
Cette herbe
au bord
De la
rivière.
Ma grande
soeur,
Ne prive
pas
Le jaune
seigle
De ses
fleurs bleues.
Mère, ma
mère,
Dans la
montagne,
Ne trouble
pas
La source
pure.
Ce fin
bouleau
Près de la
route,
Mon corps
un jour
Le
deviendra.
Mes blonds
cheveux
Seront un
jour
Cette herbe
verte
Dans la
prairie.
Dans l'or
des seigles,
Tous ces
bleuets
Ne seront
autres
Que mes
yeux bleus.
La source
pure
Dans la
montagne
Se gonflera
De tous mes
pleurs.
(1925)
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Dans cette
grande ville,
Lorsque les
nuits sont claires,
Dieu sait
pourquoi le soir
Je ne peux
pas dormir.
J'arpente
l'avenue
Aux
immeubles de pierre,
Jusqu'au
coeur de la nuit,
Jusqu'à
n'en plus pouvoir.
Auprès de
moi, la foule
Passe,
passe, innombrable
Passe,
passe, innombrable,
Disant je
ne sais quoi.
Moi,
seulette, je songe,
Oudmourte
que je suis
A mes bois,
à mes champs,
A mes
lointains villages.
Dans cette
grande ville,
Lorsque les
nuits sont claires
Des poèmes
se lèvent
Dans mon
coeur affligé.
Je ne sais
pas pourquoi,
Dans la
ville étouffante,
Ils sont
comme des fleurs
Que le gel
a tuées.
(1924)
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Il est
possible que tu m'aimes,
Possible
aussi que tu me trompes.
Quand ta
bouche me dit : "Je t'aime",
Tes yeux me
disent : "Je te trompe".
Ce sont tes
yeux que croit ma tête,
C'est ta
bouche que croit mon coeur.
Car s'il se
peut que tu me trompes,
Il se peut
aussi que tu m'aimes.
(1924)
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Quand je
vais dans le bois
Ramasser
des myrtilles,
De tes yeux
de myrtilles
Je me
souviens toujours.
Quand je
fauche le pré,
Le pré rose
de fleurs,
Du rose de
tes joues
Je me
souviens toujours.
Quand je
trace un sillon,
Quand
j'entends l'alouette,
De ta voix
d'alouette
Je me
souviens toujours.
(1924)
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Tu m’as un jour
demandé :
« Pourquoi écris-tu des poèmes,
Pourquoi user tes forces pour rien ? »
As-tu jamais
demandé, mon ami,
À l’avoine mûrie sur le champ
Pourquoi nuit et jour elle chante,
Et se raconte des histoires ?
Et le ruisseau, mon ami,
lui as-tu demandé
Pourquoi ses eaux sans cesse murmurent,
Pourquoi il bruisse tout le temps ?
Et au printemps pourquoi
le rossignol
Soir et matin sur la branche fredonne ?
Le lui as-tu demandé, mon ami ?
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Тон юад
мынэсьтым:
— Марлы бен кылбуръёс гожъяськод,
Чик юнме кужымдэ быдтӥськод?
Бен юад-а,
юад-а, эше,
Бусыын ӵуж кисьмам сезьылэсь,
Марлы со уй-нунал ӵаштыртэ,
Уй-нунал ас понназ вераське?
Шур вулэсь
нош юад-а, эше,
Марлы со дугдылтэк жальыртэ,
Дугдылтэк ас понназ куаретэ?
Уӵыед но
тулыс садъёсын
Марлы бен ӝыт-ӵукен весь чирдэ —
Тон юад-а сое?
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