"Là
où il n'y a nulle voix..."
Là
où il n'y a nulle voix,
La
mort n'est pas non plus.
Là
où naît l'inspiration,
Le
vent apparaît.
Là
où il n'y a nul sentiment,
La
vie n'avance plus.
Là
où l'esprit se sent à l'étroit,
La
mort meurtrit nos crânes.
Là
où il n'y a nulle inspiration,
La
vie n'est pas non plus.
Là
où il n'y a nulle voix,
Le
vent n'apparaît pas.
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"Un
lézard..."
Un
lézard
Racontait
quelque chose
Par
mes lèvres
Il
se passa une éternité
Je
restai longtemps assis
Sur
la rive de la Grande Viatka
Puis
un poisson vint à moi
Prit
la forme d'un esprit
Une
mouette assise auprès
Me
regardait fixement
Mais
toujours ce lézard
Parlait
à son enfant
Et
l'enfant écoutait
Toujours
il écoutait
Justifiant
la harangue
Du
lézard
Longtemps,
Très
longtemps je restai
Sur
la rive de la Grande Viatka
La
pierre tomba qui pesait sur mon sein
Mais
elle resta sur cette rive
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"Je
veux parler ici..."
Je
veux parler ici
D'un
petit malappris.
Il
vit au village de Kinia,
Au
pays des Tatars,
Auprès
du poêle de Pilmon.
Là
le vieux Pilmon le nourrit,
Fait
son éducation.
On
dit qu'il y mange à grand bruit
Et
boit en traits longs et sonores.
S'il
n'est pas bien nourri, alors
Il
se fâche bien fort :
Il
casse les plats, m'a-t-on dit,
Et
s'en reprend à l'eau de vie.
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La
mort
Voyez,
c'est elle, vêtue de blanc, avec sa faux... charmante...
Allons
allons, un simple épouvantail !
Telle
serait donc la mort ?!
La
mort invisible qui halète à vos oreilles,
Fait
fuir le sommeil et vous couvre de sueur froide.
Elle
vous pousse du pont vers les précipices.
Elle
grignote les veines de votre esprit
Et
gigote tel un bouchon dans votre sang,
Arrache
vos dents l'une après l'autre.
C'est
par ses yeux que vous contemplez la chute
Que
vous feriez en plongeant du sixième étage
Ou
en vous jetant sous le tram.
Elle
jaillit de vos poumons, peu ragoûtant mucus,
Marque
la fin du chemin
comme
une hache,
comme
une dague.
Elle
s'agite en vous comme le filet sous l'eau.
Elle
connaît toutes les portes,
Elle
dirige tous vos pas.
Elle
vous tient compagnie dans tous vos cauchemars,
Emprunte
votre trachée pour mieux fumer et boire
Et
s'entretient avec les demoiselles
usant
tant de votre corps que de vos lèvres...
elle
chante et vomit des vers quand vous êtes ivre...
non,
la mort n'est pas une maladie, une médiocre grippe,
la
mort est un poète.
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