Laugier,
Nice
(XVIe-XIXe
siècles) Cultivateurs à Brancolar
Giuseppe Laugier, fils d'Antonio, vit à Nice dans la deuxième
moitié du XVIIIe siècle.
Le
1er septembre 1789, à la cathédrale Ste-Réparate, il épouse
Maria Elisabetta Lautier, fille de Cristoforo.
Ils sont cultivateurs sur la colline de Brancolar. C'est une
campagne située en bordure de la voie romaine (le chemin de la
Galère, sur le plan ci-dessous, de Cimiez vers le Ray). Ils
cultivent vraisemblablement des vignes, des oliviers et des
orangers.
Ce plan cadastral de 1873 permet de localiser la
famille Laugier. À titre de repère, les grandes églises des
environs sont encadrées en rouge : St-Barthélemy à l'ouest,
St-Pons et Cimiez à l'est. Le terrain des Laugier est situé au bord du chemin de Brancolar
(aujourd'hui avenue de Brancolar).
Leur fils Massimino Laugier naît le 14 février 1793, au tout
début de l'occupation française, avant la fermeture des églises. Le
baptême a lieu le lendemain à la cathédrale Ste-Réparate. En effet,
à cette époque, la campagne de Cimiez, quasiment déserte, n'a pas
encore de paroisse propre.
Massimino va avoir deux petits frères : Angelo (né le 12
mars 1801) et Giulio (né le 7 mai 1816).
À partir de la Restauration (1814), les
Laugier sont rattachés à la nouvelle paroisse de Cimiez.
Catarina a une sœur, Reparata (née en 1829), qui se marie en 1852
avec Joseph Vigon (né en 1831 à Cimiez, fils de Charles Vigon et de
Marie Gastaud).
En 1858, âgé de 56 ans, Angelo épousera Antonia Bado, de
Gairaut, jeune veuve de 27 ans.
La carte ci-contre (1847) indique en vert la zone fréquentée par la
famille.
Cimiez dans le Dizionario generale geografico-statistico
degli Stati Sardi(Turin,
1855).
À droite, détail de la carte d'état-major des États-Sardes
(années 1850) : en haut, sont indiqués les couvents de
St-Barthélemy et de Cimiez ; le chemin de Brancolar est entre
les deux.
La maison Laugier à Brancolar
Sur la colline de Brancolar, les deux frères Massimino et Angelo
sont propriétaires d'un domaine de 2,52 ha, vraisemblablement hérité
des parents.
D'un
côté, les terrains sont bordés par ce qui est aujourd'hui la
fin
de la rue des Lilas, l'avenue de Brancolar, le début de l'avenue
Milat.
Sur le cadastre de 1812, il s'agit d'une seul parcelle ; en 1873,
elle
est divisée en onze parcelles (44 à 54). On y cultive principalement
des orangers, des oliviers et des vignes.
De l'autre côté, des oliveraies s'étendent jusqu'au
chemin du vallon Saint-Pons, aujourd'hui avenue Henri-Dunant
(parcelles
104 à 107).
Le point le plus bas est à 60 m d'altitude, à l'entrée
sur le vallon Saint-Pons ; le terrain culmine à une centaine de
mètres
du côté de Brancolar, où se trouve la résidence.
Ci-contre : le
terrain des Laugier sur le plan cadastral napoléonien. À
gauche en rose, le vallon de St-Pons (aujourd'hui avenue
Henri-Dunant) ; à droite en jaune, le chemin de Cimiez (avenue
des Arènes de Cimiez) ; au nord en gris, le chemin de la
Galère.
Ci-dessous : sur le plan
cadastral de 1873.
Les terrains sont constitués essentiellement de trois grands champs.
Au
nord, les Laugier-Bado
possèdent 45,6 ares de vignes [parcelle 44]
bordées de 32,8 ares d'oliviers [45] + un hectare d'oliviers avec
maison et citerne donnant sur le vallon
Saint-Pons [104-107]
; au sud, les Laugier-Giletta
possèdent 35 ares de vignes [53] bordées
de 31,1 ares d'oliviers [54]. En outre, Massimino a encore quelques
orangers et oliviers à l'entrée [50]. Massimino et Francesca
habitent
une maison avec cour de 214 m² au sol [48] et disposent d'une cabane
[52]. Angelo et Antonia occupent la maison attenante, de 180 m² avec
sa
cour [47] et ont aussi leur cabane [46]. Les deux familles partagent
le
passage d'entrée [51] qui donne sur le chemin de Brancolar, ainsi
qu'une citerne [49].
Le passage d'entrée aujourd'hui sur l'avenue de
Brancolar (le bâtiment de gauche est plus récent). Sur le
terrain de droite, autour de la maison, il reste quelques
oliviers et orangers. - La maison vue par Google Street View.
Le voisinage dans les années 1870
Sur le chemin de Brancolar, la villa voisine est celle des
héritiers de Roch Honoré Bovis, quincailler
rue du Pont-Vieux [24-43], avec lesquels les Laugier
partagent à peu près la moitié de leurs clôtures.
Au-dessus
de la villa Bovis se trouvent la villa du comte Prosper
Laurenti-Robaudi [17-23] puis la villa Orangini. (Dans les années
1940,
sur l'ancien terrain Laurenti, la villa Lynwood accueillera le
centre
de torutre de l'Organizzazione
di Vigilanza e Repressione dell'Antifascismo.)
Entre la villa Bovis et le chemin du vallon Saint-Pons, le voisin
est le comte François Caissotti
de Roubion [108-117].
Jacques Galliena,
marchand tabletier rue Masséna, possède une petite propriété
enclavée
dans celle des Laugier sur le vallon Saint-Pons [100-103]. Viennent
ensuite, sur le versant inférieur de la colline, deux quadrilatères
qui appartiennent à Désiré Escoffier,
médecin au Jardin Public [85-88, 90-92, 95-99], et aux Bellon-Bessi, Benoît et son
épouse Angèle [80-84, 89, 93-94] ; puis le terrain de Félix Hancy, qui est alors vice-consul
à Sassari [67-78].
Enfin, sur le chemin de Brancolar, la propriété située sous celle
des Laugier [54bis-66] appartient au chevalier François Daprotis, domicilié rue
Ségurane.
Les voisins Roch Honoré
Bovis (1796-1867) et Félix Hancy (1829-1890).
Un peu plus loin, en 1867-1870, le baron russe Paul von Derwies, qui
a fait fortune dans la construction des chemins de fer de Russie,
achète le domaine de Valrose, entre Brancolar et Cimiez, où il fait
construire un château.
La campagne de Brancolar et le grand château de Valrose en
1907.
Cimiez,
25 mars 1897 : fête des Cougourdons en présence de la
reine
Victoria (en touriste dans sa voiture à l'arrière-plan).
À
droite : le périmètre de l'ancien terrain Laugier rapporté sur
un plan
municipal de 1912 (avec les villas voisines jusqu'au chemin de
la
Galère).
Vue depuis l'entrée de la propriété, aujourd'hui. On aperçoit
encore les tours du portail du domaine de Valrose.
Nice vue de Brancolar.
Vestige de la voie romaine, le chemin de la Galère relie Cimiez au
Ray :
Catherine Laugier (1826-1908)
est inhumée au cimetière de Caucade (carré 4, CAP 1862), avec
son mari François Falicon
(1818-1889) et la plupart de leurs enfants.
Sa sœur Réparate (1829-1919) repose dans la sépulture de la
famille Vigon, à Cimiez (espace Corporandi, 49), avec son mari
et leur descendance.