À Yèvre-le-Châtel, dans le Loiret, sur le cours de la Rinarde (affluent droit de l'Essone en aval de Pithiviers), Jean-Jacques Foignet est propriétaire du domaine des Grands-Châtelliers.
Le village d'Yèvre-le-Châtel, ancienne place forte sur la route
entre Paris et Orléans,
avec les vestiges de son château-fort (démantelé au XIIe siècle,
reconstruit au XIIIe, abandonné au XVe).
Le domaine des
Grands-Châtelliers est une ancienne terre seigneuriale.
À l'église paroissiale Saint-Gault de Yèvre-le-Châtel, un monument rappelle la famille qui l'habitait au XVIIe siècle : il s'agit de la tombe de Charlotte de Garges (de la famille des seigneurs de Macquelines), seconde épouse de François de Montmorency (baron de Fosseux), morte en sa maison des Grands-Châtelliers le 4 juillet 1631 (la tombe de son frère Philippe se trouve aussi dans l'église) : CY
DESSOVBS GIST ET REPOSE LE CORPS DE DAME CHARLOTTE DE
GARGE
DE LA MAISON DE MAQVELLINE EN PICARDIE FEME EN PREMIERE NOPCE DE M. PEPIN DE BONNOVVRIER ET EN DERNIER DE M. FRANCOIS DE MONTMORANCY VIVANT SEIGNR ET BARON DE FAVSSEVSE LAQVELLE DECEDA EN L' AGE DE LVI ANS EN SA MAISON DES GRANDS CHASTELLIERS PAROISSE D' YEVRE LE CHASTEL LE IIII JUILLET 1631 PRIEZ DIEV POVR ELLE En septembre 1785, la "terre et seigneurie des Grands-Châtelliers" était à vendre, avec tous les privilèges associés [cliquer sur l'annonce ci-contre pour l'agrandir]. Le domaine comprenait alors château, bosquets, jardins, clos, 55 arpents de terres labourables ; en outre, sous l'ancien régime, la transaction incluait cens et rentes seigneuriales et foncières, droits de chasse et de pêche, ainsi que droits de banc et sépulture en l'église d'Yèvre (c'est-à-dire une dérogation à l'ordonnance de 1776 qui obligeait à enterrer les morts dans les cimetières). |
Marie-Thérèse meurt
à son tour aux Grands-Châtelliers le 4 janvier 1841. (Les
deux
témoins du décès sont un cultivateur et un vigneron.) Elle
est inhumée à Yèvre-le-Châtel, non pas au cimetière
mais à côté des ruines de la chapelle Saint-Lubin, où l'on
peut toujours voir la croix de fer forgé érigée sur sa tombe
: (photos Jean-Marie Clausse) |
Son fils (et fils adoptif de Jean-Jacques), l'avocat parisien Charles
Jean Carpentier-Foignet (environ 38 ans),
hérite du domaine, où il passe sans doute le reste de sa
vie, aux côtés de son épouse Amable
Constance née Delaporte. Comme on l'a vu ci-dessus, il hérite
aussi du bien immobilier des Delaporte à Paris (et le transmet
vraisemblablement à son fils Charles).
Le mardi 4 septembre 1855,
lors de la séance du conseil général du Loiret, à
Orléans, "Carpentier-Foignet" fait partie du jury
d'expropriation adopté pour l'année 1856 (arrondissement de
Pithiviers).
En 1858,
"Carpentier-Foignet" est conseiller d'arrondissement.
En juillet 1860, "Foignet"
est nommé maire de Yèvre-le-Châtel (Journal du Loiret, 10.08.1860).
(Dans les années 1860, comme on l'a vu ci-dessus, Charles Jean et Amable Constance revendent leur bien parisien dans le cadre des expropriations du baron Haussmann. C'est peut-être à ce moment que leur fils Charles quitte Paris pour Moulins ?)
L'avocat "Charles Jean Foignet" meurt à Yèvre-le-Châtel le 10 avril 1869, âgé d'environ 66 ans. Les témoins sont deux amis du défunt : Louis Antoine Péguy, un propriétaire de 51 ans, et Jean-Baptiste Bannier, 54 ans, fermier. Charles Jean est inhumé non loin de sa mère, dans l'enclos du cimetière d'Yèvre-le-Châtel [photo à gauche]. L'année suivante, la soeur de Charles, Marie, meurt à Paris à l'âge de 33 ans. Elle est inhumée près de son père [photo à droite]. (L'ami Péguy sera également enterré dans ce cimetière, en 1878. Quant aux Bannier, ils ont une chapelle de famille à côté.) |
Pendant ce temps, un certain monsieur Péguy (sans doute
Louis Antoine, l'ami de la famille mentionné ci-dessus)
administre les Grands-Châtelliers pour le compte des
propriétaires. Du 20 novembre au 3 décembre 1870, le domaine est occupé par les troupes prussiennes, ce qui occasionne des dégâts considérables. En février 1871, la propriétaire Mme Foignet (qui réside sans doute déjà à Moulins) charge son homme d'affaire M. Péguy de se rendre au domaine pour y réparer les dommages. Les jours suivants, il remarque que la maison a été cambriolée : quelqu'un est entré par une fenêtre en cassant un volet et un carreau, et a dérobé une cave à liqueurs dans la salle à manger. Les semaines suivantes, deux matelas disparaissent, des habits, des couvertures, du mobilier, des ustensiles de cuisine et des cahiers de musique. Les deux accusés, Louis-Albin Barthélemy, cultivateur de 25 ans, et sa femme Célina-Ermance Petit, 23 ans, domiciliés à Yèvre-la-Ville, comparaissent le mercredi 12 juillet à la Cour d'assises du Loiret, inculpés de vols qualifiés. Barthélemy est condamné à 5 ans de prison et au paiement des dommages et intérêts ; sa femme est relaxée (Journal du Loiret, 14.07.1871). Le 16 août 1874, la propriété sera finalement vendue aux enchères en 2 lots (mise à prix : 25.000 francs) :
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Charles (Carpentier-)Foignet quitte la rue de
Malte et Paris. Il est nommé à la préfecture de l'Allier, d'abord
en tant que chef de division.
"Par décret impérial du
15 septembre 1869, M. Foignet, chef de division à la
préfecture de l'Allier, a été nommé conseiller de
préfecture de ce département, en remplacement de M.
Pageol, démissionnaire."
En 1874, on revend (aux enchères) la propriété du Loiret.
Charles, 43 ans, réside maintenant à Moulins, sur l'Allier, au 18 rue de l'Oiseau (qui part vers la gauche, sur la photo ci-contre - l'immeuble n'existe plus aujourd'hui), avec sa mère, veuve et rentière de 60 ans.
En 1877, Charles est promu secrétaire général de
préfecture. ("Par décret du Président de la République, en date
du 21 février 1877, rendu sur la proposition du président du
conseil, ministre de l'intérieur, M. de Martignac, conseiller de
préfecture du département de Loiret Cher, a été nommé conseiller
de préfecture du département de l'Allier, en remplacement de M.
Foignet.")
Mais aussitôt, il démissionne : "Par décret en date du 1er
novembre 1877, M. Trapet, conseiller de préfecture du
Puy-de-Dôme, a été nommé secrétaire général de la préfecture de
l'Allier, en remplacement de M. Foignet, mis en disponibilité,
sur sa demande."
Charles devient inspecteur d'assurances (auprès de son futur beau-père ?).
À Moulins, le 16 février 1882, il épouse la jeune Moulinoise
Marguerite Victoire Jouannet. Il a 50 ans, elle en a 23. (La
mère a 68 ans.)
Le père de la jeune fille est inspecteur des écoles et directeur
de l’École normale d'instituteurs de Moulins, officier de
l'instruction publique... ainsi qu'agent principal de la Compagnie
d'assurances générales sur la vie.
La jeune épouse et la mère suivent Charles au gré de ses
mutations. La famille s'établit ensuite à Bourges.
Amable Constance, meurt le 4 février 1896, âgée de 81 ans, en leur logement de la place de la Gare. Charles fait inhumer sa mère à Yèvre-le-Châtel, où les terres ont eté vendues mais où reposent sa soeur, son père et sa grand-mère. |
Paul Alfred épouse en secondes noces (le 18 mars 1924 à La Grand-Combe, Gard) Jeanne Constance Augusta Bourrier.
Il finira sa vie à Marseille.
La mère d'Andrée, Marguerite Victoire née Jouannet [ci-contre en 1921], réside au 17 vieux chemin d'Endoume.
Titulaire d'une pension des "retraites ouvrières et paysannes", elle épouse en secondes noces (le 18 mars 1926, à Marseille) Joseph Marius Bourelly.
De nouveau veuve, elle mourra à Marseille en 1936.
Tombée dans la délinquance, Andrée fait trois mois de prison en 1920, puis épouse en secondes noces (28 avril 1927) Dominique Rossi et fréquente un réseau de gangsters.
Elle meurt à Marseille en 1933. Son fils a alors 21 ans.