Dès septembre 1704, les troupes françaises
dirigées par le duc de La Feuillade se massent sur la rive
occidentale du Var, annonçant la préparation d’une invasion.
En mars 1705, Louis XIV ordonne l'invasion, qui aboutit à la prise
du Comté le
14 avril 1705.
L'armée française continue sa route vers le Piémont. => siège
de Turin...
Le Comté est annexé à la France, mais la ville fortifiée reste
fidèle à Turin.
Siège du Château
Le
14 novembre, M. de Berwick est envoyé par Louis XIV
pour prendre la ville de Nice.
La ville basse se rend immédiatement. Le château résiste.
La vie s'arrête. Entre le 28 novembre 1705 et le
6 janvier 1706, aucun mariage n'est célébré dans les trois
paroisses de la ville basse.
Le siège dure 51 jours, et la ville se rend le
4 janvier 1706.
Le roi de France annexe le Comté et se proclame à nouveau "comte
de Nice".
Démolition des fortifications
Louis XIV en a marre de devoir gaspiller ses boulets sur Nice
chaque fois qu'il veut entrer en Piémont : il donne donc l'ordre
de démolir définitivement les fortifications.
Du 13 février au 25 juillet 1706, les Français achèvent de raser
le Château et les fortifications de la ville basse (seuls le fort
de Montalban et la citadelle de Villefranche sont conservés).
Nice perd définitivement toute fonction militaire.
Nice après la démolition des fortifications. La
colline du Château est nue et la ville basse est
ouverte.
(Nice vue de la route de
Villefranche, aquarelle de Camille Costa,
XIXe siècle, Acadèmia
Nissarda)
Cette transformation aura bien sûr un effet décisif sur
l'urbanisme niçois.
En
juillet-août 1707, Victor-Amédée II lance une
contre-offensive et envahit la Provence. L'armée alliée rentre
bientôt sans demander son reste, et les Français reviennent.
Libération
L'occupation prend fin en
1713 avec la signature du
traité d'Utrecht, qui rend le
Comté de Nice à la Maison de Savoie (sauf la viguerie de
Barcelonnette, cédée à la France), qui gagne par la même occasion
le royaume de Sicile.
Victor-Amédée II, roi de Sicile (monastère de Saorge en 1713 et pièce de 40 sols frappée en 1717). En 1720, dans le cadre du traité de La
Haye, Victor-Amédée II s'arrange avec l'empereur Charles VI, dont
il reçoit la Sardaigne en échange de la Sicile. Dès lors, le Comté
de Nice fait donc partie du "
Royaume
de Sardaigne". Victor-Amédée II s'affranchit du Saint-Empire
et instaure dans ses Etats une monarchie absolue inspirée de celle
du "Roi-Soleil".
Par la "Pragmatique Sanction", l'empereur Charles VI du
Saint-Empire léguait à sa fille Marie-Thérèse d'Autriche les États
héréditaires de la Maison de Habsbourg. Mais sa mort, qui survient
le 20 octobre 1740, déclenche un nouveau grand conflit européen,
opposant principalement les Autrichiens (alliés notamment à la
Saxe, aux États-Sardes et à Russie) à la Prusse et à ses alliés
(notamment les Bourbon de France et d'Espagne). En 1744, le Comté
de Nice voit donc arriver une armée franco-espagnole (ou
"gallispane") dans l'intention d'emprunter la route royale
Nice-Turin (vallées du Paillon et de la haute Roya en direction du
col de Tende).