Cagnoli,
Nice
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touristique de 1879. L'immeuble de la rue Paradis est le
point vert à droite.
« Cagnoli, Élie, aux bois Mosaïques, rue Paradis, 6. »
Au cours de l'hiver 1882-1883, Élie
reçoit des clients inhabituels : Natalija Obrenović et son
fils Alexandre. On sait que plusieurs cours d'Europe ont
l'habitude de venir passer l'hiver à Nice, à commencer par
la reine Victoria et les Romanov. Mais d'autres familles
royales, moins fortunées et politiquement moins influentes,
sont aussi passées par là. Parmi elles, Natalija, reine de
Serbie depuis que son mari, le prince de Serbie Milan
Obrenović, vient de se proclamer roi en mars 1882. Comme il
a avec sa femme toutes sortes de désaccords, notamment sur
le plan politique (il est plutôt favorable à une alliance
avec l'Autriche, tandis que Nathalie a des affinités avec la
Russie), le roi s'est débarrassé de son épouse en l'envoyant
se promener avec le prince héritier pendant qu'il s'occupait
des délicates affaires politiques du jeune royaume. Nathalie
et Alexandre logent à l'Hôtel de Nice (28 bd Carabacel,
devenu dans les années 1930 la copropriété "Palais de
Nice"). C’est sans doute Élie Ferdinand qui les accueille à
la boutique de la rue Paradis. Le roi Milan, par ailleurs, est un fin collectionneur d'objets d'artisanat de toute l'Europe, et la marqueterie l'intéresse particulièrement. La reine Nathalie de Serbie et le prince héritier Alexandre Obrenović. À droite, le palais royal des Obrenović à Belgrade (1882-1884, aujourd'hui Hôtel de Ville). Brevet certifiant qu'Élie Cagnoli est fournisseur de la reine Nathalie, accompagné d'une lettre du Cabinet de S.M. le Roi de Serbie, Belgrade, datée du 27 mai (8 juin) 1883 : "Monsieur, D’ordre de S.M. la Reine j’ai l’honneur de vous faire parvenir le brevet par lequel Vous êtes nommé fournisseur de la Cour de Serbie. Agréez, Monsieur, l’expression de ma considération distinguée." Ces brevets sont des atouts commerciaux très recherchés par les marchands niçois. Les frères Mignon, par exemple, ont le privilège d'être fournisseurs brevetés "de Sa Majesté la Reine d'Angleterre et de plusieurs cours royales". Élie aurait réalisé des chiffres et armoiries pour la maison Obrenović. |
Cet hiver-là, une drôle de construction a surgi
en mer : un casino qui doit être inauguré le 8 avril 1883.
C'est le fruit d'un projet privé soumis à la municipalité et
adopté en 1875, qui consistait à doter Nice d'un édifice
semblable au Crystal Palace de Londres. En 1879, le
promoteur a obtenu la concession d'un domaine maritime de
6.500 m², près de l'embouchure du Paillon, devant l'Hôtel
des Anglais et le Jardin public. Les travaux ont commencé
fin octobre 1880. Mais entre-temps, un projet concurrent s'est formé : le promoteur Omer Lazard a proposé à la municipalité de financer le fameux chantier de couverture du Paillon de la place Masséna à la mer. En contrepartie, il demandait simplement l'autorisation d'édifier un casino sur ce nouvel emplacement. Or il y a un nouveau maire depuis 1878 : Alfred Borriglione. En 1879, celui-ci donne le feu vert à Lazard et s'engage à ce que la municipalité ne confère pas de concession similaire. Les travaux de couverture du Paillon sont réalisés de 1879 à 1882. Conformément à l'engagement pris par la municipalité envers Lazard, Borriglione fait son possible pour entraver le projet de jetée-promenade. Le conflit dure un an, mais le Préfet finit par autoriser le raccordement de la Jetée. En octobre 1882, une grande partie est déjà achevée et le public est invité à découvrir en avant-première les promenoirs, les terrasses et les espaces intérieurs du premier niveau. Bref, le Casino municipal s'est fait doubler. Or, à quatre jours de l'inauguration de la Jetée-Promenade, le 4 avril 1883, voici qu'un incendie se déclare au casino. En moins d'une heure, l'édifice est totalement anéanti. Le propriétaire compte sur les résultats de l'enquête pour lui permettre de reconstruire l'édifice, mais les causes exactes de l'incendie ne seront jamais officiellement élucidées. La Jetée-Promenade, avant et pendant l'incendie du 4 avril 1883. [Photos Jean Gilletta et al.] Pendant ce temps, la construction du Casino municipal soutenu par Borriglione est achevée début 1884 ! Le bâtiment donne sur la place Masséna. Il est prolongé à l'arrière par un vaste jardin d'hiver. L'inauguration a lieu le 6 février 1884. Quai Masséna, effet de nuit, vers 1885 (photo Gilletta). Au fond, le Casino Municipal. C'est l'un des nombreux grands chantiers du maire Borriglione, avec la création du boulevard Gambetta, le prolongement de la Promenade des Anglais, l'exposition internationale en 1883-1884, etc. Comme ces deux événements se passent dans le quartier, il fallait entrer un peu dans le détail. |
Le 23
février 1887, mercredi des Cendres, un puissant séisme
réveille la région. Les oscillations se produisent de 5h48 à
8h30. Celle de 6h10, d'une magnitude de 6,3, dure 30
secondes. Le foyer est sans doute situé au large de San
Remo. Au total, la catastrophe aura fait 640 morts dans la
région. Les plus gros dégâts sont constatés en Ligurie. À Nice, on dénombre 2 morts et 22 blessés, et plus de 5000 maisons sont touchées, dont une totalement écroulée et 34 partiellement. Extraits du compte rendu dans Le Petit Niçois du lendemain : "Sur la place Masséna, la foule est nombreuse, on apporte des chaises et l’on s’installe. Il y a là un mélange étrange de gens de toutes conditions, des ouvriers en blouse, des femmes en haillons à côté des robes de chambre en peluches des demi-mondaines les yeux bouffis par l’insomnie et les fatigues du bal, des tignasses blondes ébouriffantes. Sur les quais au Jardin Public, sur la promenade des Anglais, sur le quai du Midi, le long de la plage, même spectacle. [...] Nice est en déménagement. Les voitures disputées à coups de louis, les omnibus des hôtels, les tramways bondés de monde, de malles, de paquets, fendent difficilement la foule. On quitte Nice, les uns se rendent à la campagne, les autres sont à la gare oubliant que le danger est général, que le tremblement de terre n’est pas circonscrit dans le périmètre de Nice, mais s’étend de Gênes au-delà de Marseille. Les guichets sont fermés, les trains sont arrêtés, de crainte de catastrophes qui pouvaient se produire à cause des perturbations arrivées le long de la voie. [...] La maison Sauvan, place Masséna, a eu la moitié de sa corniche précipitée sur le sol. Les balustres en tombant ont failli tuer le garçon de salle du Restaurant Victoria, qui rentrait chez lui." Le journal relève aussi quelques accidents insolites : "Le sieur Roux Frédéric, âgé de 25 ans, cuisinier au Séminaire, se rasait quand la secousse l’a surpris. Il s’est fait une forte entaille au cou. Son état est désespéré." Et : "À Saint-Philippe, deux personnes s’élancent par une fenêtre du rez-de-chaussée ; l’une d’elle, une jeune fille tombe dans le sous-sol sur la tête, M. le docteur Petrat, appelé à la hâte, constate les symptômes d’une congestion cérébrale." Quelques données techniques : "Les eaux du nouveau bassin du port ont subi le contrecoup des trépidations du sol. Elles sont montées tout d’un coup de 50 centimètres et ont immédiatement baissé d’autant. Le fait a été constaté par plusieurs personnes. Il en résulterait que les vibrations de la croûte terrestre sur le territoire de Nice ont eu une amplitude de près d’un demi-mètre." En réalité, il s'agit plutôt du petit tsunami provoqué par les secousses en mer. Nietzsche, qui passe alors son quatrième séjour dans la région, observe avec amusement les réactions des gens (cf. sa correspondance). Arrivé autour du 20 octobre 1886, il a passé quelque temps à la Pension de Genève (rue St-Étienne), et réside alors au 29 (aujourd’hui 17) rue de Pochettes, au premier étage. |
La succursale
de Cannes
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Le 24 avril 1890, le président Sadi Carnot est en
visite officielle à Nice, ce qui constitue une grande
première depuis Napoléon III. Arrivée de Sadi Carnot sur la place Masséna, le 24 avril [photo Gilletta]. À l'occasion de cette visite officielle, Élie a reçu commande d'un buvard destiné à être offert au président : Buvard offert à Sadi Carnot le 24 avril 1890. - Le buste érigé place Cassini en 1895. - Un tableau en marqueterie reprenant le même motif. Après la Provence et la Corse, le président embarque sur le cuirassé Le Formidable. Il accoste à Villefranche, d'où il est escorté jusqu'à Nice et reçu en grande pompe : défilé militaire sur la place Masséna, réceptions et visites aux hôpitaux, au port et au Château, soirée de gala... Le côté diplomatique de son bref séjour est plus confidentiel : au Palais des rois sardes (devenu le siège de la Préfecture des Alpes-Maritimes), il aurait rencontré le grand-duc Nicolas de Russie, ainsi que le roi Léopold II de Belgique. Dès le lendemain, le voyage se poursuit dans les Alpes. Après cette visite présidentielle, Nice sera la première ville de France, en 1895, à ériger un monument à Sadi Carnot : il s'agit d'un buste placé dans un petit jardin de la place Cassini (futur place Île-de-Beauté, du côté de la rue Cassini). |
Le 4 mars 1896, trente-six ans à peine après
l'annexion, le président Félix
Faure vient à Nice pour inaugurer le "monument du
Centenaire"... érigé pour commémorer l'occupation de
Nice par l'armée révolutionnaire française en 1793. La colonne est érigée dans l'axe de la rue Paradis, dans les jardins : Le journaliste Joseph André a dénoncé cette farce en publiant en 1894 (à Nice, en italien) un gros ouvrage récapitulant les faits historiques de ces années d'occupation française : Nizza, 1792-1814. (Dès 1895, il a dû s'exiler en Italie.) |
Cimiez, 25 mars 1897 : fête des Cougourdons en présence de la reine Victoria (en touriste dans sa voiture à l'arrière-plan). Peut-être le cousin architecte Andrea Serafino fait-il partie de cette procession de pénitents. |
En 1907, décès de Joséphine Cagnoli née Falicon, âgée d'à peine 49 ans. Elle est inhumée avec la première femme d'Élie dans le caveau de famille à Caucade (carré 2). Sa mère Catherine née Laugier a 81 ans (elle mourra l'année suivante). Ses frère et soeurs : Marie-France Maiffret, Maxime, Henriette, Jacques, Louise Cagnoli, Jules Antoine. Élie a 60 ans, François 29, Angèle 26, Éloi 24 et Victor 21. |
En 1911, Élie a recouvré l'usage de son premier prénom. Veuf, il vit et travaille avec son fils Éloi, et ils sont tous deux ébénistes. La bonne italienne s'appelle Estelle Tini (née à Bologne en 1891).
Cette année-là, en novembre, Éloi Cagnoli épouse
Joséphine Victorine Carles. Née en 1889, Joséphine est la
fille de Louis Carlès (fils d'une Niçoise et d'un agriculteur de
La Colle sur Loup) et de Marie née Laurenzo (dont le nom dérive
en fait d'un nom de famille de Vintimille : "Lorenzi").
La noce est fêtée le 30 novembre à l’Hôtel Continental [photo
à droite, prise dans l'axe de l'actuelle rue Durante].
Le jeune couple s'installe chez Élie, au 2e étage du 8 rue Paradis. Leur premier enfant naît en 1912. Le grand-père exige qu'il porte son prénom (que lui-même tenait de son parrain russe) : Élie.
Outre la boutique sur l'avenue de la Gare (au numéro 23, vraisemblablement l'actuel Heyraud), la devanture de la maison-mère (large de deux fenêtres, entre l'entrée de l'immeuble et les vitrines du numéro 10) indique l'adresse de la boutique sur la place Masséna.
Pendant ce temps, l'aîné François gère la succursale de Cannes (25 rue d'Antibes).
Le troisième fils, Victor, fait des études de médecine : il
s'écartera de l'entreprise familiale pour devenir
chirurgien-dentiste.
Pendant sa jeunesse, avant la guerre, Victor est fiché à la
préfecture des Alpes-Maritimes dans le cadre de la "surveillance
des anarchistes".
François à CannesAprès avoir commencé comme peintre à la rue Paradis, François a quitté ses parents entre 1901 et 1906 pour prendre la direction de la succursale de Cannes. Vélocipédiste, il se déplace vraisemblablement à bicyclette sur le littoral. Référencée depuis 1889 dans l'annuaire des commerces cannois, la boutique se trouve au 25 rue d'Antibes. Cette ancienne "route d'Antibes" qui traversait la campagne est en cours d'urbanisation : 119 bâtiments y sont construits avant 1914.La rue d'Antibes au niveau de la boutique tenue par François (numéro 25, vue du balcon vers l'est). À Cannes, François vit
dans l'immeuble de la boutique en compagnie
de "son épouse" (ou concubine ?) Eva Louise Mirabel,
née à Londres (Westminster) en 1879 (probablement
de père français).
Lors du recensement de 1906, on trouve aussi au domicile "leur fils Alexandre, né à Nice en 1897", étudiant âgé de 14 ans. Il s'agit vraisemblablement du fils d'Eva né de père inconnu le 16 novembre 1897 (Nice, 25 rue de Lépante) sous les prénoms "Henri André Gustave". En 1897, à Nice, Eva était "artiste lyrique". Le 4 novembre 1899, elle s'est mariée à Montreux avec un certain Victor Léopold André, légitimant ainsi l'enfant (mais était-il le père biologique, ou juste un père adoptif de passage ?). Pendant qu'elle vit chez François, Eva est "sans profession". Le jeune "Henri André André" sera employé de magasin à Paris 4e dans les années 1920 (mariage en 1925 et divorce en 1928), et mourra à Nice en 1969. |
Au XXe siècle, le style des objets change, la technique se simplifie, et le nombre d'ouvriers tombe à 10-12. La boutique de la place Masséna est abandonnée.
En 1913, à côté du Café de Paris, ouverture du Novelty cinéma
mondain (20 avenue de la Gare).
Entre 1913 et 1915, le Méditerranée (7 promenade des
Anglais, entre le Ruhl et l'actuel Office du Tourisme) assure des
projections cinématographiques.
À côté de la boutique de l'avenue de la Gare se trouvent aussi les
locaux du quotidien L'Éclaireur de Nice. Des actualités y
sont projetées en 1914.
La Grande GuerreLe 2 août 1914, les garçons sont mobilisés.Dans la première partie de la guerre, l'aîné François est sergent au 353e régiment d'infanterie (affecté à la 73e division), Éloi est sergent dans le du 311e régiment d'infanterie (affecté à la 65e division), et Victor est infirmier sur le front.
En juillet 1916 (bataille de Verdun), ironie du sort, Éloi est blessé aux yeux (comme son père et son grand-père avant lui). Privé de l'usage de l'oeil droit, il est renvoyé à Nice en octobre (service auxiliaire), et décoré de la médaille militaire. Au 8 rue Paradis, l'activité décroît ; la boutique est réduite de moitié. Citation d'Éloi sur la planche 451 (15 septembre 1917) du "Tableau d'honneur de la Guerre" publié par L'Illustration de 1915 à 1919. - Remise de la médaille militaire et de la croix de guerre. François est sergent à la 13e compagnie du 369e régiment d'infanterie, affecté à la 67e division à partir de décembre 1917. "Le 29 [septembre 1917], le régiment remonte
dans le secteur de Braye. Le 9 octobre, il retourne dans
le secteur de Filain.
Le 19, il va au repos, et passe à la 88e D.I. Pendant tout le mois de janvier [1918], le régiment exécute des travaux de défense dans la région nord-ouest de Reims. Le 3 février 1918, il prend les tranchées à Berry au Bac, côte 108 et Sapigneul; il est relevé le 18 mars 1918. La grande offensive allemande se déclenche le 21 mars." [Extrait de l'Historique du 369e régiment d'infanterie] Il s'agit de l'opération Michael. Le 27 mars, les Allemands lancent une offensive sur la commune d'Orvillers-Sorel (Oise). "Le
369e gagne par
étapes la région de Soissons
d'où il est embarqué en camions auto dans la nuit du 30.
Débarqué à 6 heures à Cuvilly
(S.E. de Montdidier), il est immédiatement déployé pour
couvrir la retraite et limiter la progression de
l'ennemi, qu'il attaque à la tombée de la nuit entre
Mortemer et Orvillers-Sorel. Le 31 à
13 heures, il attaque de nouveau brillamment et chasse
l'ennemi du bois Mareuil après un dur et sanglant combat
: l'ennemi est fixé et son avance définitivement
enrayée."
Blessé le 31 dans le bois de Rouance, François est transporté à Beauvais (hôpital temporaire n° 14, caserne Saint-Jean), où il meurt le 2 avril. "Très bon sous-officier, a fait preuve de la plus grande énergie lors de l'attaque d'un bois. A entraîné ses hommes sous un feu violent. A été blessé en atteignant l'objectif indiqué au combat du 31 mars 1918. Décédé des suites de ses blessures. A été cité." "Le 4 avril, une troisième
attaque nous permet de donner de l'air à notre ligne
de résistance.
Aussi, le général Robillot pouvait-il lancer, dès le 31 mars, l'ordre général suivant: Ordre
général,
N°410.
« Camarades ! Depuis hier matin, la bataille décisive est engagée. Les meilleures divisions allemandes lancées à l'attaque n'ont pu ébranler notre front; à droite et a gauche, vos camarades ont infligé de sanglants échecs à l'ennemi, repris des villages, fait des prisonniers, enlevé des mitrailleuses. Après tout ce que vous venez de faire de beau, vous ferez plus encore. Allez au combat avec l'ardente volonté de lutter jusqu'au dernier souffle. Avec l'aide de Dieu vous vaincrez et vous aurez sauvé la France. » Les pertes, hélas, sont
lourdes.
Le lieutenant Etter (Henri). Les sous-lieutenants Depie (Emile), Bienvenu (André), Dusoulier (Georges), Henri (Paul), Ricois (Maurice). L’adjudant Thoreau (Maxime). L’aspirant Ducos De Saint Barthélemy De Gélas. Les sergents Bonnet (Fernand), Prost (Julien), Barlier (Léon), Cagnoli (François), Carino (Alfred), Michelet (Charles), Moreau (Eugène) Le caporal-fourrier Perret (Martin). Les soldats Boudin (Augustin), Avelot (Gaston), Chieze (Louis), Chapuis (Paul), Descars (Ernest), Kester (Alphonse), Mothu (Ernest), Thévenet (Louis), Ruelle (Georges), Riffaut (Joseph), Raymond (Marcel), Brisset (Ferdinand), Brinsolles (Jean), Breton (Armand), Boutrout (Joseph), Bourgoin (Désiré), Blondeau (Armand), Bertrand (Arsène), Barton (Joseph), Berger (Claude), Bellenoue (Désiré), Billard (Carniile), Bié (Augustin), Bethtenant (René), Barbet (René), Foucade (Jean), Fabre (Edouard), Dupuis (Clément), Dufrouctiou (Léon), Duchene (Paul), Dubois (Gaston), Billles (Henri), De Courtenay (Justin), Cazaubon (Gaston), Duce (Henri), Denis (Clément), Daubijeon (Antoine), Chevreuil (Henri), Chapput (Jean), Chaparteguez (José), Foliot (Lucien), Labie (Désiré), Lavalette (Vincent), Lanfranchie (Antoine), Labbe (Louis), Jamet (René), Guilleminot (Victor) , Gourmelin (Filadelphe), Gigout (Valentin), Garnier (Pierre), Raymont (Elie), Moulin (Martel), Minon (Georges), Perrin (Gilbert), Fiance (Auguste), Talon (Antoine), Solleilhac (Louis), Vergnaud (Victorin), Verget (Georges), Ragoubert (Albert), tombèrent glorieusement pour la France. A ces pertes, il convient d'ajouter 8 officiers et 278 hommes de troupe blessés. Suit maintenant une longue période de défense active. Le terrain est sans défenses; il faut en créer. Les bois de Rouance, de Mareuil et de l'Epinette sont organisés. Attaques locales, Coups de mains, reconnaissances, infiltration, tout est mis en œuvre et l'on réussit à rejeter complètement l'ennemi du bois de Mareuil et partiellement du bois de l'Epinette. Ses tentatives pour les reprendre, accompagnées de bombardement intense par obus toxiques et explosifs, sont toutes repoussées. Affaibli par la fatigue, miné par la grippe et abattu par les gaz, le régiment est relevé le 24 mai 1918." |
Cénotaphe de François au cimetière de Caucade. François figure sur les monuments aux morts de la ville et du lycée. Le cousin Louis a aussi perdu son fils Auguste-Éloi, canonnier-servant au 1er régiment d'artillerie de campagne, mort pour la France (16 mai 1918). |
Les trois
sœurs
Si l'on récapitule, Antonio et Maddalena avaient cinq
enfants qui ont vécu plus de trente ans. Les deux premiers
sont les frères Élie Ferdinand (1847-1916) et Louis
(1852-1932), devenus ébéniste comme leur père. Viennent
ensuite trois sœurs : Élisabeth (1854-1936), Angèle
(1856-1918) et Désirée (1860-1936). |
Les enfants
de l'architecte
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