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Montferrat, jusqu'aux
années 1740
Région de contact entre les Étrusques et les Celtes, le
Montferrat connaissait déjà le vin au Ve siècle av. JC. Au
début du XVIIIe siècle, les Cagnoli sont paysans à Castel
Rocchero, en haut
Montferrat. Le marquisat puis duché de Montferrat
est un fief du Saint-Empire jusqu'à 1708, date à laquelle il
est absorbé dans le duché de Savoie. Situé entre
les villes de Nizza Monferrato et d'Acqui Terme, le village
de Castel Rocchero est au cœur d'une contrée
essentiellement viticole.
La famille quitte la région sous le règne de
Charles-Emmanuel III (vers 1740) lorsque Michele est envoyé
à Villefranche (Comté de Nice, États de Savoie) pour servir
dans les galères royales.
Aujourd'hui, les vignobles du haut Montferrat sont partagés
entre les provinces d'Asti et d'Alexandrie (Piémont,
Italie). Beaucoup sont protégés par des appellations
contrôlées (DOCG) : Barbera d'Asti, Barbera del
Monferrato, Dolcetto d'Acqui, Grignolino
d'Asti, Freisa d'Asti, Asti
spumante, Brachetto d'Acqui, Moscato d'Asti...
Dans les années 2010, un jeune Matteo
Cagnolo,
diplômé de l'Istituto Umberto I (Alba), est d'ailleurs
œnologue au domaine Araldica, toujours à deux pas de
Castel Rocchero.
Cépages : barbera, braquet, freisa, grignolino, dolcetto,
muscat, cortese...
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Milanais,
jusqu'aux années 1750
Entre Verceil-Novare (Piémont) et Mendrisiotto (autour du
lac de Lugano, canton suisse du Tessin), la province de
Varese a connu une époque où la culture de la vigne était
une évidence : la production a pu représenter jusqu'aux
trois quarts des revenus de ce territoire.
Si les vignobles de Varese n'ont guère été replantés après
le phylloxera, l'appellation régionale Ronchi Varesini tente
aujourd'hui de recréer une identité viticole régionale.
Cépages : croatina, barbera, vespolina, merlot, nebbiolo...
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Comté de Nice,
jusqu'aux années 1870
La cueillette du raisin est attestée à Nice dès le
Paléolithique ; l'élaboration du vin par les Ligures
pourrait remonter à l'époque du commerce avec les
Phocéens (Ve s. av. JC). Au début du XIXe siècle, les Laugier
& Lautier sont
cultivateurs à Brancolar, sur les collines de
la commune de Nice (États-Sardes). Leur
propriété est plantée de vignes, d'oliviers et
d'agrumes. En 1872, les vignes couvrent toujours plus de 30%
de la superficie du quartier de Brancolar.
Les terres familiales seront loties et construites à la
fin du XIXe siècle dans le cadre de l'urbanisation des
campagnes niçoises.
Aujourd'hui, sur les collines de Nice, il ne reste plus
que le vignoble de Bellet, protégé
par AOC depuis 1941. La commune est aussi
susceptible de produire des vins de pays des Alpes-Maritimes et
de Méditerranée.
Cépages : folle noire (négrette), braquet, rolle
(vermentino), grenache...
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Provence, jusqu'aux années
1770
Région ligure colonisée par les Celtes, la Provence a sans
doute connu la culture de la vigne à partir de l'arrivée des
Phocéens à Marseille au VIe siècle av. JC. Au début du
XVIIIe s., les Farnoux
sont "distillateurs de vin" à Carnoules (Provence, Royaume de
France), en bordure du massif des Maures sur la route de
Toulon à Antibes.
Jean Joseph Farnoux émigre à Nice vers 1780.
Aujourd'hui : AOC
"côtes-de-provence" (depuis 1977), vins de pays
des Maures, du Var et de Méditerranée.
Cépages : grenache, mourvèdre, cinsault, tibouren, syrah,
clairette, rolle (vermentino), ugni blanc...
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Languedoc, jusqu'aux années 1740
En
Languedoc aussi, la viticulture existait déjà à
l'époque celto-ligure (avant l'arrivée des Romains).
Au début du XVIIIe siècle, les Falgas sont traditionnellement tonneliers
("faiseurs de cercles") à Saint-Gervais, sur la Mare,
un petit affluent de l'Orb, dans les contreforts du Massif
Central (Languedoc, Royaume de France).
La lignée prend fin avec la guerre de
1744-1748 (Succession d'Autriche) : soldat dans
le régiment des Dragons du Languedoc, le
jeune Matthieu
Falgas est envoyé à Nice, où il restera.
Aujourd'hui : vins de pays de la haute vallée de l'Orb,
de l'Hérault et
d'Oc.
Cépages : syrah, grenache, cinsault, carignan ;
chardonnay, sauvignon blanc, muscat, vermentino...
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Bourbonnais, jusqu'aux
années 1820
Au XVIIIe siècle, Gilbert,
Laurent, Ménat, Metenier... sont de vieilles familles de paysans, notamment
laboureurs à Montord et à Cesset, ou encore
vignerons à Chassignet (commune de Chareil). Ces
villages se trouvent à proximité de Saint-Pourçain, dans la
plaine de Limagne (Bourbonnais auvergnat), région viticole
du haut bassin de la Loire. La viticulture y était sans
doute déjà pratiquée par les Arvernes, bien
avant la conquête romaine.
La lignée se termine avec Gilbert Gilbert, qui s'installe en
ville (Moulins) dans les années 1820.
Depuis 1830, Chassignet fait partie de la commune de
Chareil-Cintrat, dont les vignobles sont protégés depuis
2009 par l'AOC
"saint-pourçain". On peut y produire aussi des vins
de pays du val de Loire.
Cépages : gamay, pinot noir, chardonnay, sacy, sauvignon.
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Lorraine, jusqu'aux années
1780
Mouchette, de Bouxières-aux-Chênes (coteaux
du Plateau lorrain, Duché de Lorraine, Saint-Empire) et de
Faulx (Grand-Couronné), vignerons à Essey-lès-Nancy.
La lignée prend fin lorsque Claude Mouchette quitte la
Lorraine pour le Bourbonnais à la Révolution française.
Aujourd'hui, les vignes du pays de Nancy ont totalement
disparu (phylloxera, Première Guerre mondiale, concurrence
des autres vignobles de France...). Les plus proches sont
celles de Toul ou de Moselle.
Cépages : ...
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Barrois, jusqu'aux années 1750
Triconville, vignerons
et manouvriers à Seigneulles (coteaux du plateau
barrois, Duché de Bar, Saint-Empire).
C'était également une grande région viticole, jusqu'à
ce qu'elle soit ravagée par le phylloxera et par
la Première Guerre mondiale...
Vers 1760, pendant la Guerre de Sept Ans, Nicolas
Triconville quitte la région pour s'établir en Bourbonnais.
Aujourd'hui, les vignes du Barrois ont totalement
disparu. Les plus proches sont celles de Champagne
(Vitry-le-François) ou de Toul.
Cépages : pinot...
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